En seulement quelques saisons, le team Viltaïs est devenu un acteur prépondérant de l’Endurance mondiale. La structure française a connu une montée en puissance rarement vue auparavant et elle ne risque pas de se brider, galvanisée par une énergie débordante, une mentalité disruptive et un nouveau partenariat avec Honda.
Une pluralité tout aussi humaine que technique.
Aucun autre championnat du monde ne peut se targuer de rassembler des professionnels, des amateurs et des bénévoles, tout comme il ne pourrait prétendre mettre en concurrence autant de constructeurs et de manufacturiers différents. Pour cela, l’Endurance est unique. C’est un immense melting-pot qui s’observe également parmi les teams engagés, allant des équipes usines aux bandes de potes passionnés. Ce postulat en tête, il semble évident que l’équipe Viltaïs se soit si bien accommodée à cette discipline, réussissant à se for- ger une place de premier ordre. Cet univers s’avère être en parfait accord avec leur raison d’être, car Viltaïs n’est pas vraiment un team comme les autres. Du moins, il ne possède pas les mêmes origines que la plupart des autres équipes du championnat, qui sont souvent des structures spécifiques, des concessionnaires ou des organismes en lien avec la moto.
Non, Viltaïs est une association d’Éducation Populaire centrée sur l’insertion sociale et l’accompagnement des publics en grande difficulté, dont l’ADN est l’humanisme. Basée à Moulins, elle mène de nombreuses actions autour de l’habitat, la réinsertion et l’insertion professionnelle, l’accueil et l’aide aux réfugiés et demandeurs d’asile. Ainsi, elle accueille plus de 6000 personnes par an, sur 23 départements et six régions. Nous sommes donc bien loin de la compétition moto. Pour autant, aujourd’hui, Viltaïs est une équipe phare du championnat du monde FIM EWC, victorieuse du Bol d’Or et troisième du classement général en 2022, également vice-championne du monde en 2021. Un statut conquis sur une période relativement courte, puisque sa première saison en Coupe du Monde Superstock date de 2011.
Le choix d’une norme
C’est à se demander comment une telle organisation est arrivée dans le sport moto ? “Car on est disruptif, on est des fous, on pense que tout est possible, s’exalte Yannick Lucot, directeur général de l’association et team manager du Honda Viltaïs Racing. Puis au départ, on s’est demandé sur quels types de projets nous pouvions mobiliser des jeunes. Le sport mécanique est apparu.” Ni lui ni aucun autre membre de l’association n’est alors issu du sport moto. “Je n’ai jamais été pilote moto, et je sais que cela peut déranger certains dans le paddock, mais tous les cerveaux fonctionnent de la même manière. Personnellement, j’aime tous les sports et les sports mécaniques m’ont toujours fait rêver. Et la moto, j’y suis venu en 2001 en assistant à mon premier Bol d’Or, en tant que spectateur, mais intégré à un team.
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