Eric Célis
Le Motorland Aragon accueille ce week-end le 8e Grand Prix de la saison. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est surtout attendu pour son coté « potins » que sportif. En effet, depuis quelques semaines les rumeurs les plus folles circulent. Entre désirs et réalité, info et intox à 24 heures de ce rendez vous c’est l’occasion de faire le point sur ces dernières.
Aragon sans surprise coté piste
Une chose est quasiment sure ce week-end c’est que coté piste en Aragon Marc Marquez soit sur le devant de la scène. Depuis 2013, date de ses débuts en catégorie reine, Marc Marquez s’y est imposé à 6 reprises. Aragon est un circuit anti horaire et l’on connait tous les dispositions du pilote officiel Ducati dans ce cas de figure. Reste une interrogation et non des moindres. Comment Marquez va-t-il gérer ce nouveau rendez vous où il est annoncé grandissime favori ? On l’a vu à Austin puis à Jerez, l’Espagnol n’est pas à l’abri de faire une erreur par excès de confiance. Qu’en sera-t-il ce week-end, réponse dès vendredi matin.
Aragon un paddock en ébullition
Des réponses le petit monde du Moto GP en attend également concernant toutes les rumeurs qui l’agitent en coulisse. Un peu paradoxal dans la mesure ou seulement 5 pilotes sont en fin de contrat au terme de l’exercice 2025. Parmi ces 5 là on retrouve 3 pilotes Honda : Chantra, Marini et Zarco, un pilote Yamaha : Jack Miller et un pilote Ducati : Morbidelli. Si la situation de Johann Zarco semble quasiment réglée, pour les autres c’est beaucoup moins clair. D’autant moins, qu’ils ne sont pas les seuls au centre des discussions. On pourrait même dire qu’ils ne sont que les futures victimes collatérales des discussions sous le manteau. En cause, les envies d’ailleurs de Pedro Acosta et Jorge Martin, sans oublier l’appétit non fin d’un certain Toprak Razgatlioglu.
Pedro Acosta agitateur patenté
Ces deux derniers pilotes sont à eux seuls les acteurs de ce marché des transferts et donc des rumeurs les plus folles. Tout a commencé avec la rumeur du départ de Pedro Acosta de chez KTM avant même que la saison ne commence. En cause, les difficultés financières du groupe Pierer Mobility. L’espagnol étant inquiet de la capacité de son employeur à lui fournir le meilleur matériel. Son début de saison bien loin des attentes n’a fait que nourrir cet état de fait, Acosta veut partir. Oui mais où ? Chez Honda ? Finalement non, car Acosta veut une moto qui lui permette de gagner. La seule est unique piste qui mène chez le constructeur transalpin est celle de la VR 46 et donc la place de Franco Morbidelli.
Problème pour Acosta, si Morbidelli est bien en fin de contrat, il est actuellement 4e du classement provisoire. Qui plus est devant Di Giannantonio son coéquipier qui dispose d’une Ducati GP 25 contrairement à lui….Si Valentino Rossi le propriétaire du team VR46 n’a pas caché son intérêt pour Acosta, peut on s’attendre à le voir « sacrifier » un pilote de la VR 46 Academy ? Rien n’est moins sur. Surtout si Morbidelli continue d’être aussi performant. Sans oublier qu’Acosta a des exigences bien précises. Il ne veut absolument pas bénéficier d’une machine N-1 mais bel et bien du même matériel que les pilotes officiels Ducati…Cela reviendrait pour Rossi à déboulonner Morbidelli et retrograder Di Giannantonio avec du matériel N-1 la saison prochaine. Voilà une opération pour le moins complexe…
Jorge Martin parti pour rester ?
L’autre opération complexe pour Albert Valera, le manager de Pedro Acosta reste « l’affaire Martin ». L’agent espagnol s’occupe également du champion du monde. Après l’annonce de son désir de départ d’Aprilia, il semble que le champion du monde en titre fasse amende honorable. Son communiqué n’a rien apporté de plus que ce que l’on savait déjà et Martin n’a pas d’autre solution à l’heure actuelle que de faire profil bas. D’autant plus, que Massimo Rivola, son team manager a bien fait passer le message que le contrat serait respecté jusqu’à son terme.
Même s’il s’agit de communication et que tout est possible, on imagine que ce dossier, s’il doit évoluer le fera sur un terrain financier. Dédit, clause libératoire et tout ce qui va avec. Pas sur que le « pont d’or » promis chez Honda fasse au bout du compte la différence. Pour Martin il est donc urgent d’attendre son retour en piste et ses performances. Sans oublier aussi que son comportement peut être considéré comme un désavantage pour ses futures négociations.
Toprak arrivée imminente ?
Depuis le temps que son manager, Keanan Sofuoglu, fait du lobbying pour lui, Toprak Razgatlioglu n’est plus qu’à quelques pas du paddock MotoGP. Selon toute vraisemblance, le double champion du monde Superbike pourrait débarquer chez Yamaha Pramac. Beaucoup de signes vont dans ce sens. La seule année de contrat de Miller, l’arrivée chez Yamaha du responsable compétition, anciennement team manager de Razgatlioglu. Cerise sur le gateau, une nationalité qui ne laisse pas insensible la DORNA. Rappelons que par le passé, un Grand Prix de Turquie avait vu le jour. Nul doute qu’avec l’arrivée de Razgatlioglu cette piste reprendrait du sens. Le nouveau promoteur Liberty Média s’en frotte déjà les mains.
Si effectivement Toprak arrivait, Miller serait prié d’aller voir ailleurs. Du coté du Superbike où Honda serait prêt à l’accueillir. Reste que Miller est aujourd’hui le deuxième pilote Yamaha au provisoire et qu’il est quasiment le seul à s’accrocher au rythme de Fabio Quartararo. Là encore l’éviction devra être justifiée. Reste que la DORNA promoteur du MotoGP et du Superbike ne serait pas contre l’arrivée de Miller en Superbike. Le charisme et la notoriété de Miller seraient un plus pour un championnat délibérément maltraité. Il est loin le temps des déclarations où le Superbike devait servir de tremplin pour le MotoGP…
La rumeur, la rumeur….
Outre ces 3 cas les plus importants sur la scène des transferts, il reste donc les cas Morbidelli, Marini et Chantra. Si ce dernier est là par rapport à l’intérêt du marché asiatique pour la DORNA, Marini et et Morbidelli ne sont pas encore partis. Le premier restait accroché à l’idée de pouvoir sauver sa place, en acceptant de rouler aux 8 Heures de Suzuka. Vu la performance de Johann Zarco l’an passé et le crédit récolté auprès du HRC, l’Italien devait en espérer beaucoup. Malheureusement, avec sa chute aux essais et son indisponibilité les choses risques de se compliquer. Quant à Franco, la meilleure réponse à ses détracteurs est celle qu’il apporte en piste actuellement. Donc pour l’instant il est lui aussi loin d’être sur la touche.
Mais coté rumeur et grand n’importe quoi on a aussi un possible transfert de Bagnaia chez Yamaha aux cotés de Fabio Quartararo. Un montage ubuesque puisqu’il faudrait que Pecco casse son contrat avec Ducati et que Yamaha casse celui de Rins. Autant dire une histoire de gros sous et une faisabilité qui tient du comte de fée. Rajoutez à cela le départ possible de Bastianini de chez Tech 3 pour aller récupérer l’Aprilia de Martin et vous avez tous les ingrédients pour le parfait sitcom de l’été
