Eric Célis
Alors qu’il semblait volé vers un premier succès, Fabio Quartararo a été trahi par le ride height device de sa Yamaha M1. Avec 5 secondes d’avance sur son poursuivant immédiat, le Français a démontré toute l’étendue de son talent au guidon d’une Yamaha qui reprend vigueur et performance course après course.
Fabio Quartararo avait un plan
Frustré à l’issue de la course Sprint du samedi, Fabio Quartararo n’espérait pas forcément beaucoup du Grand Prix de ce dimanche. S’il avait décidé de faire le maximum pour réaliser un beau début de course, il s’était résigné à se faire déborder à un moment ou un autre par l’armada Ducati. Mais voilà, l’histoire n’est jamais écrite à l’avance et l’officiel Yamaha avait décidé de livrer bataille jusqu’au bout. Stratégiquement, la Sprint de la veille lui a permis de faire le bon choix pneumatique en optant pour le soft à l’avant. Ensuite il avait décidé de partir en fond de grille pour le tour de chauffe et revenir le dernier sur la grille afin de conditionner du mieux possible ses pneumatiques. Enfin dernière pierre à cette stratégie, une attaque extrême dès les premiers tours de course.
Fabio Quartararo sur une autre planete.
Ce plan, il l’a parfaitement exécuté au second départ. En l’espace de deux tours l’officiel Yamaha va creuser un écart significatif sur le reste du peloton en dépit des conditions pour le moins délicates. « Il y avait énormément de vent et c’était à la limite du dangereux dans certains virages. J’ai vite assimilé ce problème et en fonction des virages, je pouvais ou freiner plus tard ou plus tot pour éviter toute erreur. Un récital que Fabio va délivrer jusqu’à compter 5 secondes d’avance sur son poursuivant immédiat Marco Bezzechi. La seconde partie du Grand Prix ne devait être qu’une simple formalité ou presque…
Pas aujourd’hui, pas maintenant !
En pleine maitrise et en plein contrôle, Quartararo s’appliquait à préserver ses pneus. « Je savais que sur l’avant je pouvais freiner vraiment fort et que cela me permettait de préserver mon pneu arrière. Même quand Bezzechi a semblé revenir j’ai pu réagir et reprendre l’écart qu’il avait comblé. Sincèrement j’étais en maitrise et tout semblait parfaitement fonctionner. » Coté pilotage c’est une certitude. Malheureusement coté matériel ce ne fut, hélas, pas le cas. Victime d’une rupture de son device arrière, Fabio Quartararo devait la mort dans l’ame abandonner, étant dans l’impossibilité d’exploiter sa Yamaha M1. Une désillusion des plus cruelles car l’histoire aurait été vraiment belle. Pensez donc, à quinze jours d’intervalle, deux victoires tricolores, on en revait….
Fabio Quartararo : rester positif
Abattu, inconsolable et prostré durant de longues minutes, Fabio Quartararo a ensuite relevé la tête pour livrer une analyse faisant abstraction de toute émotivité. Même s’il regrettait ce coup du sort, comment ne pas le faire, l’officiel Yamaha s’est encore plus rassuré sur son potentiel et celui de sa machine. Pourtant, les conditions du jour n’étaient peut être pas les plus propices à la performance mais Quartararo a souligné le travail effectué par l’équipe en concluant « On a amélioré la moto et quand tout se passe bien on sait que l’on peut être rapides. On doit garder la tête haute et je pense que la course d’aujourd’hui rentre dans les 3-4 meilleures de ma carrière.»
Si aujourd’hui la démonstration n’a pu aller à son terme, nul doute que le Français aura l’occasion de le démontrer plus tard dans la saison. Une chose est sure cependant, avec 3 poles consécutives, série en cours, et cette première partie de Grand Prix, El Diablo est de retour !
