La reprise du MotoGP a connu une course pleine de rebondissements quand une fine pluie s’est invitée au GP. Si Francesco Bagnaia a profité des mésaventures de ses adversaires directs pour reprendre de l’air au général, il n’a pu résister à Aleix Espargaro, grand vainqueur de ce retour en piste.
Toujours bon partant, mais jamais bien longtemps, Jack Miller, deuxième sur la grille réalise le holeshot et prend la tête de la course jusqu’à ce que Francesco Bagnaia et Marco Bezzecchi le passe au second tour. Connaissant les deux hommes, il est possible qu’ils s’échappent. Et bien pas vraiment ! Pecco est sous la pression de Bez, qui se fait prendre à son propre jeu au sixième tour. Il freine tard à « Stowe » et chute. C’est la désillusion pour le pilote Mooney VR46 qui perd gros au championnat.
La course continue et l’on voit difficilement comment Bagnaia, alors seul en tête, pourrait être vaincu. C’est sans compter Aleix Espargaro qui est sur un gros rythme avec son Aprilia. Il signe les meilleurs tours en course et revient progressivement sur le leader. Derrière, Brad Binder et Maverick Viñales cravachent en troisième et quatrième position. Johann Zarco, cinquième, commence à souffrir d’une surchauffe de son pneu avant et est rattrapé par Miguel Oliveira et Luca Marini.
La course prend un tournant au huitième tour. Le drapeau blanc est agité, signe qu’il pleut dans certains secteurs du circuit. Les pilotes ont le droit de changer de moto. À ce moment-là, les gouttes restent fines et n’ont pas de grosse influence sur les conditions de piste. Pourtant, l’écart entre Pecco, Espargaro, Viñales et Binder diminue. Une belle passe d’armes s’entame, sauf pour le pilote Ducati qui ne s’y mêle pas et reprend un peu d’air.
Au 17e tour, la pluie s’avère plus intense. Si quelques pilotes en profitent pour changer de moto, Pecco et Espargaro s’échappent. Quant à Viñales, il ne peut résister à l’incroyable remontée de Miguel Oliveira. Binder réussi, lui, à s’accrocher au Portugais dans des conditions que les deux pilotes apprécient. Ils parviennent à remonter sur l’échappée. Quatre pilotes sont alors en lice pour la victoire, avec toutefois un avantage pour Bagnaia et Espargaro.
La victoire se joue d’ailleurs entre eux dans le dernier tour. Après avoir observé son rival durant toute la course, Espargaro ressort parfaitement du virage neuf et passe Pecco. L’officiel Ducati ne peut rien faire avant le drapeau à damier. Aleix Espargaro s’impose pour la seconde fois de sa carrière en MotoGP. Binder s’offre la dernière marche du podium devant Oliveira, quatrième et premier pilote satellite.
Vainqueur de la Sprint Race, Alex Marquez connaît un problème de sélecteur au cinquième tour le forçant à abandonner. Johann Zarco termine neuvième et Fabio Quartararo à la quinzième place suite à un accrochage avec Marini l’ayant contraint à changer de moto. Quartararo réalisait alors une superbe course. Parti de la 22e et dernière position sur la grille, le Français se battait pour la septième place lors de l’accrochage. Jorge Martin, bousculé au départ, fini sixième et reprend la deuxième place du général, à 41 points de Francesco Bagnaia. On notera la douzième place de Pol Espargaro pour son retour.
Moto3 : de la 28e place à la victoire pour David Alonso. Le rookie colombien aura fait une belle remontée lors d’une course âprement disputée, composée d’un groupe de tête d’une grosse dizaine de pilotes. Daniel Holgado (3e) conserve la tête du championnat avec 22 points d’avance sur Ayumu Sasaki (2e). Lorenzo Fellon termine 24e pour son retour en piste.
Moto2 : alors qu’il s’était échappé et comptait plus d’une seconde d’avance sur Fermin Aldeguer et Pedro Acosta, Aron Canet s’est fait reprendre au dixième tour. Aldeguer était sur une autre planète au guidon de sa Boscoscuro. Il signe le meilleur tour en course dans l’avant-dernier tour et s’impose pour la première fois en Grand Prix, en devançant Canet et Acosta. Ce dernier s’empare de la tête du championnat avec deux points d’avance sur Tony Arbolino. L’Italien termine dixième en Angleterre après une course difficile.
Maël Roy