Eric Célis
Jorge Martin s’est imposé dans la course Sprint du Grand Prix d’Espagne. Une course totalement folle où seuls 10 pilotes ont rallié l’arrivée sans avoir chuté. Assurément la course la plus spectaculaire et décousue depuis l’instauration de cette dernière. A noter la 3e place de Fabio Quartararo, un miracle.
Jorge Martin aux anges
Parti depuis la troisième place de la grille de départ, Jorge Martin a été fidèle à son habitude à savoir s’extraire de la grille comme un boulet de canon. Devancé par Binder dans le premier virage le pilote Pramac va ensuite prendre les commandes avant de se voir rejoindre par Marc Marquez. Les deux hommes vont se rendre coup pour coup jusqu’à une petite erreur de Martin dans le virage 7 permettant à Marquez de s’installer aux commandes de la course à moins de 4 tours de son terme. La cause semblait entendue et on imaginait même bien Martin se contenter d’une deuxième place synonyme de points encore pris sur Pecco Bagnaia victime collatérale dans le deuxième tour d’un mouvement digne d’un jeu de domino. Mais voilà, avec les taches d’humidité encore présentes sur la piste Andalouse, Marc Marquez qui avait évité ce piège jusque là se faisait prendre à son tour et partait à la faute. La voie était donc libre pour Martin qui allait cueillir une victoire certainement moins disputée que ce à quoi il aurait pu s’attendre.
Jorge Martin touche le jackpot
Mais outre cette victoire, la deuxième en Sprint cette saison, Jorge Martin réalise un jackpot incroyable compte tenu des aléas qui ont émaillés les 12 tours de course. Jugez plutôt. Bagnaia out, Bastianini out, Binder out, Vinales out, Marquez à la faute, seul Pedro Acosta a su rester sur ses roues pour au final être propulsé dauphin du pilote Ducati Pramac au championnat. Si la menace du jeune prodige est sérieuse, Martin compte désormais 29 points d’avance sur Acosta mais déjà 42 sur le double champion du monde. De quoi largement comprendre son immense sourire durant la cérémonie protocolaire des remises de médaille et sa communion avec les fans espagnols.
Fabio Quartararo sur le podium
Si le scénario était déjà incroyable il l’est encore plus lorsque l’on se penche sur le résultat de Fabio Quartararo. Parti de la 23e place de la grille de départ, sa pire position depuis qu’il est en MotoGP, l’officiel Yamaha va effectuer un premier tour de folie pour gagner 9 positions. Ensuite à la bagarre avec Dani Pedrosa il va non seulement contenir le pilote de développement KTM mais aussi progresser dans la hiérarchie au fil des chutes. 7e, 6e 4e, l’accès du podium lui sera définitivement acquis après la chute de Marc Marquez. Incroyable ! Cette « remontada » en course Sprint est pour l’heure la plus belle performance jamais enregistrée depuis la création de ce format de course. Reste que notre champion du monde n’est pas dupe et s’attend à souffrir demain et il ne visera que les petits points au mieux, à moins , à moins que….
Johann Zarco cruel dénouement
Sourire pour Fabio Quartararo, grimace pour Johann Zarco. Le pilote Honda qui était dans le sillage de son compatriote durant la plus grande majorité de la course était parvenu à se hisser au 5e rang de la course Sprint. Mais comme à chaque fois à Jerez, le virage 13, comprenez le dernier du tracé allait lui réserver la pire des désillusion. Franco Morbidelli et sa Ducati se lançait dans un freinage tardif et s’inscrivait à l’intérieur du dernier virage. Zarco sentant la menace redressait pour ensuite tenter de reprendre l’intérieur et couper la trajectoire du pilote Ducati. Hélas, l’arrière de sa Honda se dérobait et l’expédiait dans le bac à graviers à moins de 400 mètres du drapeau à damiers. Adieux les points. Une fin de course en eau de boudin pour le français qui une fois de plus avait été le meilleur pilote Honda en course. Nul doute que comme son compatriote, Johann Zarco s’attend surement à vivre demain une course plus complexe.
