La pluie s’est invitée pour la deuxième séance d’essai de la première journée du Grand Prix d’ouverture de la saison. Même si ce n’est pas la première fois qu’il pleut à Losail, cette arrivée a quelque peu semé la zizanie dans le paddock.
La pluie dans le désert
Si la pluie fait partie des éléments que l’on ne peut contrôler, comme tout événement météorologique, le fait de subir des précipitations en plein cœur du désert est tout de même assez surprenant. Vous me direz que ce n’est pas la première fois qu’il pleut sur le circuit du Qatar mais les conséquences sont en revanche plus impactantes cette fois ci. En effet vu que les séances se déroulent en nocturne, l’éclairage hyper puissant de la piste qatarie est source d’éblouissement et certains pilotes ne se sont pas fait prier pour monter au créneau en brandissant le panneau de la sécurité comme prétexte.
Vrai faux prétexte ?
Forcément lorsque l’on parle de sécurité et qui plus est relative à des machines de plus de 300 chevaux, les interlocuteurs tendent plus facilement l’oreille que lorsque les pilotes Moto3 et Moto2 montent au créneau…De fait hier, une délégation des représentants de la catégorie reine à commencer à faire bouger les lignes à tel point que la direction de course a fini par convoquer l’ensemble du plateau. Après une réunion houleuse il a finalement été décidé de bouleverser l’ordre des séances. Une décision pas si anodine puisque cette deuxième cession de la journée devait déterminer les accessits aux séances de qualification. Et disons le clairement certains ne se sentant pas encore prêt à jouer leur place directement en Q2, ont donc appuyer sur la sonnette d’alarme, justifiant le danger lattant d’un tel exercice sous des conditions de piste aussi délicate.
C’est qui le patron ?
De fait, la direction de course a alors abondé dans le sens des « plaignants » et a décidé d’inverser le programme de cette fin de journée en déclarant la dernière séance du jour comme « libre » et a reporté la séance de qualification à la journée de samedi. Autant le dire les crispations étaient évidente et Johann Zarco, à raison, s’est montré assez en colère face à cette situation inédite regrettant que l’on change les choses pour satisfaire aux intérêts de certains au dépend des intérêts des autres. Car, il faut bien l’avouer dans pareille situation chacun essaye de tirer la couverture à soi en fonction des ses intérêts. Reste tout de même une question qui est désormais le patron sur le championnat. Si l’on commence déjà à modifier les plannings pour telle ou telle raison la saison risque d’être longue. N’oublions pas que les Moto3 dont la séance a été interrompue et le Moto2 on ensuite pris la piste sans rechigner. Et si l’on parle de sécurité, la précarité de rouler sous l’eau avec ces machines est quasiment aussi dense que celle des MotoGP puisqu’elles n’ont pas autant d’électronique embarquée que leurs ainées
Marquez le plus rapide
Au final et pour rajouter du sel à cette tragi comédie, la direction de course a tout de même rendu obligatoire la nécessité pour chaque pilote de couvrir à minima 8 tours. On se demande bien pourquoi puisqu’il s’agissait alors d’une séance libre….Bref la saison 2024 commence bien et l’on sent très bien la tension qui s’installe sur un plateau où 17 des 22 pilotes au départ sont en fin de contrat….
S’il en fait parti, Marc Marquez ne s’est pas trop posé de question et faisait partie des pilotes désireux de ne rien changer au programme. On retiendra donc que le nouveau pilote Ducati s’est montré le plus rapide sur la piste détrempée de Losail devant les deux pilotes Gas Gas Tech3 Augusto Fernandez et Pedro Acosta qui continue d’épater le paddock.
Revers de la médaille
Reste maintenant aux pilotes à aborder une journée de samedi ultra dense et qui pourrait elle aussi prêter à la critique vu le planning du jour. En effet, les pilotes MotoGP vont devoir enchainer séance d’essais pour l’accès direct en Q2 et ensuite se lancer dans la chasse au chrono entre Q1 et Q2 avant de boucler l’après midi par la première course sprint de la saison. Autant dire que tout faux pas est interdit au risque de le payer très chers sur la grille de départ. Voilà qui promet !