dans

Marc Marquez est-il fini ?

Marc Marquez
MARC MARQUEZ SPA REPSOL HONDA TEAM HONDA MotoGP GP India 2023 (Circuit Buddh International) 22-24.09.2023 photo: Lukasz Swiderek www.photoPSP.com @photopsp_lukasz_swiderek

On pensait que Marc Marquez reviendrait au sommet du MotoGP cette année, mais il n’en est rien. Le sextuple champion du monde MotoGP vit même potentiellement sa pire saison en piste. A l’aube de sa prochaine saison au sein du Gresini Team Racing, la question de savoir si Marc Marquez est réellement fini. Mat Oxley ne le pense pas, et voici pourquoi.

Les subtilités des stratégies marketing sont marrantes. Elles peuvent dévoiler quelques informations. Il y a peu a été publié Being Marc Marquez, une autobiographie, certainement à un moment où les auteurs ont supposé que le sextuple champion du monde MotoGP aurait retrouvé sa bonne vieille habitude : gagner. Il est vrai qu’il a abordé la saison 2023 en pleine forme, et ceci pour la première fois depuis le 21e tour du Grand Prix d’Espagne 2020. Il n’y avait donc aucune raison de penser qu’il n’y parviendrait pas.Seulement, la réalité est différente. Même Marquez, qui a construit sa carrière en transformant des motos difficiles en machines victorieuses – la Suter Moto2 qui était en proie à des problèmes de chattering, contrairement à la Kalex plus facile à piloter, et la Honda RC213V – ne réussit plus à gagner car le jeu est aujourd’hui différent. En fin de compte, ce livre, sous- titré This Is How I Win My Race (C’est ainsi que je gagne ma course), est sorti à un moment où la carrière de Márquez est à nouveau dans la tourmente. Pas physiquement, mais techniquement. La question n’est plus de savoir s’il sera suffisamment en forme pour gagner à nouveau, mais s’il disposera d’une moto suffisamment performante pour y parvenir. Et si cette autobiographie s’avère finalement en décalage par rapport à la situation actuelle, elle a toutefois le mérite d’éclairer certains pans de la mentalité du champion qui pourrait l’aider à s’en sortir et nous éclairer sur son futur.

“Si je vois un mur, je le traverse, explique Marquez. C’est aussi simple que cela. Peu importe le nombre de coups ou la force avec laquelle je me cogne la tête, je ne m’arrêterai pas avant d’avoir franchi le mur. Ne pas s’arrêter avant d’avoir franchi le mur… Cela a toujours été mon approche et cela ne changera jamais. Pourtant, je sais très bien que le prochain accident grave pourrait non seulement mettre fin à ma carrière, mais aussi m’affecter pour le reste de ma vie.” L’Espagnol a été plusieurs fois sujet à des problèmes de double vision. Un nouveau gros choc à la tête pourrait rendre la chose permanente. Seulement, comme la plupart des pilotes, il est accro à l’adrénaline. Sauf que son addiction est bien plus grande que la normale chez ces spécimens. “J’ai besoin d’un maximum d’adrénaline en un minimum de temps. Surtout, j’ai besoin d’être à la limite”.

Un pilote hors normes

Pour moi, Marc Marquez a toujours été le Ayrton Senna du MotoGP : totalement impitoyable, gagnant par tous les moyens nécessaires, ayant un dévouement presque spi- rituel à dépasser la limite. Senna parle ainsi à l’époque : “Un jour donné, dans une circonstance donnée, vous pensez avoir une limite. Vous vous dirigez vers cette limite, vous la touchez et vous vous dites : ok, la limite est là. Sauf qu’à l’ins- tant où vous l’avez touchée, quelque chose se produit et vous pouvez soudainement aller un peu plus loin. Avec la force de votre esprit, votre détermination, votre instinct et votre expérience, vous pouvez voler très haut.” Marc Marquez est le même, ou du moins, il l’était… “Ma vie a été comme une fusée. Je n’ai fait que décoller, voler, toujours plus vite, toujours plus haut, vers la lumière.

C’était un voyage merveilleux et je pensais que c’était normal.” Il n’a pas encore retrouvé l’altitude de 2019, année au cours de laquelle il a sans doute réalisé la plus belle campagne de l’histoire de la catégorie reine : 12 victoires, 6 deuxièmes places et un résultat blanc (une chute causée par un problème tech- nique alors qu’il était en tête) en 19 courses. Le tout à une époque où les motos n’ont jamais été aussi égales et les pneus rarement aussi délicats… Marquez qualifie cette saison ainsi : “une année fluide”. La fluidité évoquée est un état quasi transcendantal dans lequel vous pouvez dépasser vos capacités normales sans effort. Vous roulez avec votre subconscient et non votre conscience, de sorte que même si vous allez plus vite que jamais, vous n’avez pas l’impression de réellement forcer. “Aussi étrange que cela puisse paraître, lorsque vous êtes très rapide, vous n’avez pas l’impression de faire beaucoup d’efforts… Rouler avec fluidité est une sensation merveilleuse. La dernière fois que j’y suis parvenu, c’était à Jerez en 2020.” Il est vrai qu’à cette course, Marquez ridiculisait tout le monde avant de chuter et de se faire percuter par sa moto. Un choc qui a fait passer sa carrière de son zénith à ses bas-fonds, dont il n’est pas encore totalement sorti…. 

Découvrez l’analyse de Mat Oxley en intégralité dans le numéro 138 de Sport Bikes Magazine, disponible sur notre BOUTIQUE EN LIGNE et en kiosque.

On marque des points ?

Team SB

Rédigé par Team SB

Le départ du GP d'Indonésie 2022

Moto GP : Les horaires du GP d’Indonésie

Fast Récap’ : GP d’Indonésie – Round 15