Marco Bezzechi vient d’être officialisé pour plusiuers saisons chez Aprilia. Une signature que l’on pourrait qualifier de logique. La marque de Noale souhaitait un pilote italien et Bezzechi courait après un statut officiel depuis l’an passé. Mais ce statut n’est il pas un leurre ? Bezzechi n’a-t-il pas signé trop vite ? Eléments de réponse.
Marco Bezzechi à la peine
Alors qu’il s’était battu jusqu’aux trois dernières course de la saison pour le titre de champion du monde en 2023, Marco Bezzechi a les plus grandes difficultés à s’adapter à sa Ducati GP 23 cette saison. Des performances en retrait qui l’ont écarté de la liste des prétendants au rôle de coéquipier de Francesco Bagnaia assez rapidement. Mais aurait il pu lutter contre la déferlante Marquez même avec de bons résultats ? Pas sur vu le sort réservé à Jorge Martin. Ecarté de la short liste Bezzechi l’a accepté sans souci en soulignant que le choix était logique mais pour autant l’Italien n’a jamais renoncé à obtenir un statut supérieur à celui qui est le sien à la VR46. Un statut qui passe par des résultats plus probants que Bezzechi tarde à valider. Depuis le début de la saison il n’a en effet terminé qu’une seule fois dans le top 5 d’un GP (3e à Jerez) et est le plus souvent devancé par Di Giannantonio. Cependant si l’Italien ne s’accommode pas de sa nouvelle monture, il garde une belle cote dans le paddock d’où cette signature chez Aprilia.
Marco Bezzechi quel objectif chez Aprilia ?
Une belle cote qui lui a donc permis de récupérer le deuxième guidon disponible chez Aprilia après le départ surprise de Vinales chez KTM. Massimo Rivola, le team manager a bien sur salué l’arrivée de son pilote en clamant haut et fort que Bezzechi, tout comme Martin étaient ses premiers choix mais cela tourne plus de la communication que de la réalité. Associé à Jorge Martin « Bez » va donc endosser le rôle de pilote officiel. Très bien mais à quelle place ? A égalité de traitement avec Martin, comme l’explique Rivola ou en soutien de l’Espagnol ? Car aujourd’hui clairement Martin est un ton au dessus de lui. De plus vu ses difficultés à s’adapter à la Ducati GP 23, Bezzechi va-t-il réussir son acclimatation à l’Aprilia RS GP qui semble être assez particulière si l’on en juge par les difficultés rencontrées en début de saison par Vinales. Une remarque qui vaut aussi pour Martin mais là n’est pas le sujet.
Un départ qui pose question
Outre ces interrogations , une autre reste aujourd’hui plus importante que les autres. Pourquoi Marco Bezzechi s’est il empressé de signer chez Aprilia ? En effet, on le sait, le marché des transferts bat son plein et pas seulement du coté des pilotes. Yamaha courtise très sérieusement Pramac pour 2025 et cette signature qui semble inéluctable aura forcément des conséquences sur l’attribution des deux autres Ducati officielles pour 2025. Si Pramac s’en va, on imagine mal la VR 46 ne pas « récupérer » le bébé. Deux motos officielles mais pas le statut est ce ce qui a fait reculer Bezzechi à l’idée de prolonger le bail avec l’équipe de son mentor Valentino Rossi ? Le Doctor qui avait lui-même mené les discussions l’an passé pour que Marco ne parte pas de sa structure. Surprenant autant qu’étrange. D’autant plus que, Bezzechi jouit toujours d’une belle cote dans le paddock. Une position qui pouvait lui permettre de prétendre à cette Ducati officielle en 2025 que ce soit chez VR46 ou même chez Pramac si toutefois, Paolo Campinoti décidait de prolonger l’aventure.
Sacrés challenges pour Marco Bezzechi
Une chose est sure avec cette signature chez Aprilia Marco Bezzechi va se retrouver face à un challenge à plusieurs étages. Le premier sera de retrouver la compétitivité qu’on lui connaissait l’an passé au guidon d’une toute nouvelle machine. Pas simple. Le deuxième arriver à s’imposer face à son coéquipier qui n’est pas le plus tendre Jorge Martin. Pas plus facile. Le troisième sera de fait triompher l’Aprilia face à une Ducati qui reste à aujourd’hui la référence du plateau. Compliqué mais pas impossible. Enfin, dernier challenge réussir à exister sur la grille 2025 où l’adversité sera encore plus forte l’an prochain avec une armada KTM plus musclée que jamais, et deux Ducati officielles confiées à Bagnaia et Marquez. En prenant en compte tous ces éléments on peut donc légitimement se demander si le timing était le bon pour changer d’écurie… Charge maintenant à Marco Bezzechi de nous faire mentir et nous démontrer qu’il a les capacités à relever ces défis.