Eric Célis
Depuis l’officialisation du départ de Marc Marquez pour l’équipe Ducati Gresini en 2024, le Team Honda Repsol est dans l’impasse pour trouver un successeur au nonuple champion du monde. Si les rumeurs les plus folles ont circulées, si les pistes évidentes se sont finalement avérées sans lendemain, il serait temps pour le premier constructeur mondial de reprendre le contrôle de la situation et d’annoncer enfin le nom de son deuxième pilote. Dès le week-end prochain en Malaisie ? On l’espère, mais alors qui ?
A quoi joue Alberto Puig ?
C’est bien la question que tout le monde se pose. Qui pour prendre le guidon de cette RCV dont plus personne ne rêve. Mais surtout dans quelles conditions ? Car encore une fois le management du Team Honda Repsol ne fait pas preuve d’un professionnalisme exemplaire et Alberto Puig est encore une fois pointé du doigt. Si l’Espagnol a été au cœur des débats pour faire venir Johann Zarco dans le clan du premier constructeur mondial, ses vieux démons semblent avoir depuis repris le dessus. Discours peu clair, propositions discordantes tout cela a fini par lasser un Johann Zarco qui a validé de façon définitive son intégration au Team LCR. Le français ne l’a pas caché, la proposition d’intégrer le team officiel pour une seule saison n’est pas passé, alors qu’il a un contrat de deux ans plus une année supplémentaire en option dans sa poche. A n’y rien comprendre.
Le bal des prétendants.
Encore une fois, ce manque d’intérêt associé au discours peu motivant de Puig peuvent surprendre. D’autant plus qu’il semble que l’Espagnol ait frappé à de nombreuses portes, alors qu’il a déclaré n’avoir pas eu le temps d’anticiper la décision de Marc Marquez. Cependant, il n’y a pas de fumée sans feu, comme l’on dit. Rappelez vous les déclarations d’Oliveira qui annonçait que son manager avait été approché par Puig alors que ce dernier ne disait n’avoir engagé aucune discussion avec qui que ce soit. Bref petit à petit les conversations secrètes du paddock ont laissé place aux rumeurs et la liste des prétendants ne fait qu’évoluer au fil des week-end de course. Tour à tour sont sortis du chapeau les noms de Vinales, Oliveira, Dixon, Di Giannantonio, Aleix Espargaro et désormais Luca Marini.
Il y a urgence
A trois Grand Prix de la fin de la saison et des essais de Valencia au lendemain de la dernière course, le temps presse pour ne pas dire qu’il y a urgence. Une situation ubuesque tant encore une fois les discours semblent discordants. Di Giannantonio annonçait au soir de l’Australie, qu’il y aurait de bonnes nouvelles dès la semaine suivante et depuis silence radio. Dans le même temps on apprenait que le Team Honda Repsol aurait approché Aleix Espargaro, toujours sous contrat avec Aprilia pour la prochaine saison, qui sera la dernière en carrière de l’Espagnol. Raisonnablement, Espargaro peut il céder aux sirènes d’un contrat au HRC ? La réponse est oui mais quel intérêt pour lui hormis l’opportunité de conclure un dernier deal financier ? Déjà officiel chez Aprilia avec qui il a signé ses trois victoires en GP, qu’aurait il à gagner en cassant son contrat à un an de la retraite ? L’éventuelle augmentation au HRC serait elle suffisante pour couvrir les pénalités qu’Aprilia lui demanderait ? On peut en douter. Alors ?
Di Giannantonio a le profil idéal
Alors pour palier à cette nouvelle impasse, il semble que le team Repsol soit entré en contact avec Luca Marini. Oui oui plus c’est gros plus ça passe me direz vous. Mais là franchement le timing semble juste surréaliste. D’autant plus que certaines rumeurs font état de contact pour….2025 ! On croit rêver ! Alors pourquoi la piste la plus logique, à savoir celle de Di Giannantonio, n’a toujours pas été activée ? Sans guidon, plutôt performant sur cette fin de saison, le romain a démontré qu’il avait tout de même sa place sur l’échiquier 2024 du Moto GP. De plus, si, comme Zarco l’a expliqué, le HRC recherche en priorité un pilote pour une saison, l’Italien ne ferait pas trop de vague sur ce contrat à durée très déterminée, trop heureux de rebondir, qui plus est dans un team officiel. Le profil semble donc idéal mais de l’extérieur on ne comprend pas ce qui bloque. Le fait qu’il soit italien et non espagnol ? Mais alors pourquoi des contacts avec Marini ? Des exigences financières trop élevées ? Vu sa situation, on imagine mal Di Giannantonio aller au clash pour cette raison avec le HRC sachant que c’est sa dernière opportunité de rester en MotoGP. Bref on cherche encore…
On dit souvent que les voix du seigneur sont impénétrables, mais force est de constater que celle du Team Honda Repsol le sont encore plus !
