Le dénouement de la saison MotoGP 2023 se jouera ce week-end sur la piste de Valencia entre Pecco Bagnaia et Jorge Martin séparés de 21 points à l’avantage de l’Italien. Une situation qui n’est pas une première sur le tracé espagnol qui a connu par le passé plusieurs finales à suspens. Flashback
Valence 2006 : Nicky Hayden sur le fil
En arrivant sur le circuit Ricardo Tormo, à Valence, Valentino Rossi possède 8 points d’avance sur Nicky Hayden. La saison 2006 n’a pas été la plus simple pour Rossi. Entre blessures et problèmes techniques l’Italien n’a décroché que 5 victoires et 5 autres podiums. De son coté Hayden lui a été plus constant avec seulement un seul abandon sept podiums et deux victoires. Pour autant, face à l’ogre Rossi personne ne parie sur le Kid du Kentucky pour le championnat d’autant que Le Doctor a signé la pôle et que Hayden ne s’élancera que de la 5e place de la grille. Mais contre toute attente, à l’extinction des feux Rossi se rate totalement et perd six places. Obligé de forcer pour remonter aux avants postes, l’Italien commet l’irréparable au cinquième tour. A terre, il abandonne et offre sur un plateau le titre à Hayden qui se classera troisième derrière les deux Ducati de Bayliss, vainqueur en pilote wild card, et Capirossi.
Valence 2013 : Marc Marquez première !
Pour son arrivée dans la catégorie reine le moins que l’on puisse dire c’est que Marc Marquez aura marqué les esprits. Six victoires, 9 poles positions, 16 podiums lorsqu’il arrive à Valence il compte 13 points d’avance sur son adversaire direct Jorge Lorenzo. Ce dernier n’a pas d’autre choix que de s’imposer et espérer une contre performance de son compatriote. Au guidon de sa Yamaha Lorenzo va d’abord se frotter à Dani Pedrosa, le coéquipier de Marquez. Une fois devant, l’officiel Yamaha ne parviendra pas à faire le trou sur un Marquez tout en contrôle. Le nouveau venu reste calme et calque sa course sur son adversaire direct pour aller chercher la consécration au terme des 26 tours de course. Il laissera d’ailleurs Pedrosa s’intercaler en fin d’épreuve. 3e à l’arrivée, Marc Marquez décroche la couronne dès son arrivée en MotoGP et va bouleverser la catégorie par son style de pilotage ultra agressif et spectaculaire.
Valence 2015 : Le duel Rossi Lorenzo arbitré par Marquez
Qui a oublié ce dernier Grand Prix de la saison 2015 ? A Valence la tension est à son paroxysme. Rossi qui a publiquement déclaré que Marquez « roulait » pour Lorenzo afin de l’empêcher de gagner un dixième titre se retrouve aux prises avec l’Espagnol lors du GP de Malaisie. Arrive alors ce qui devait se produire. Les deux hommes se rendent coup pour coup, jusqu’à ce fameux accrochage. Marquez perd le contrôle de sa Honda et finit à terre. Rossi termine 3e mais derrière Lorenzo et lâche de précieux points dans la course au titre. Désormais à 7 longueurs de son coéquipier Rossi va surtout être sanctionné pour sa manœuvre sur Marquez. A Valence, il doit s’élancer de la dernière position de la grille. Entre les pros et les antis Rossi, le paddock de cette dernière course est en effervescence. Du coté italien, les pilotes annoncent qu’ils s’écarteront pour le laisser passer. Du coté espagnol c’est beaucoup plus nuancé à l’image d’un Aleix Espargaro qui ne fera rien pour faciliter la tache de Rossi. Malgré une remontada éclair dans les deux premiers tours, Rossi gagne 11 places, il ne peut faire mieux que 4e au final alors que Lorenzo s’impose. L’Espagnol coiffe une nouvelle couronne mondiale; sa troisième.
Valence 2017 : Dovizioso seul face à Marquez
Andrea Dovizioso et le seul pilote à pouvoir empêcher Marc Marquez d’aller chercher une nouvelle couronne lors de ce dernier rendez vous de Valence. Pour l’officiel Ducati, qui reste sur une dynamique hyper positive de deux victoires sur les 3 dernières courses, le challenge s’annonce tout de même hyper compliqué puisqu’il compte 21 points de retard sur Marquez. Contraint de tout donner, l’officiel Ducati part malheureusement à la faute peu après la mi course. Il tente de repartir pour finalement abandonner et ainsi laisser Marc Marquez s’envoler vers une nouvelle consécration. Ce GP 2017 sera aussi celui où Dani Pedrosa soufflera dans le dernier tour, la victoire à Johann Zarco alors pilote Yamaha Tech3. Six ans plus tard, le français ouvrira enfin son compteur lors du GP d’Australie.
Valence 2022 : Quartararo l’espoir vain
Alors qu’il comptait 90 points d’avance sur Francesco Bagnaia à la mi saison et qu’on le voyait coiffer une deuxième couronne successive, Fabio Quartararo arrive à Valence avec 23 points de retard sur l’officiel Ducati, un gouffre. Condamné à l’exploit le Français n’abdique pas mais il sait que son destin ne lui appartient pas. En effet Bagnaia ne doit pas faire mieux que 15e si d’aventure le tricolore s’impose. Si dans son entourage on veut encore y croire, on ne voit pas comment Bagnaia ne pourrait pas parvenir à ce résultat. Pourtant les premiers tours de course sont très chauds entre les deux protagonistes. Dans un contact Quartararo va même endommager sa Yamaha avec la casse d’un aileron. Malheureusement pour lui, de miracle il n’y aura point. Au terme d’un Grand Prix où il aura donné le maximum le Français perd sa couronne. 4e à l’arrivée, Bagnaia 9e la messe est dite. L’officiel Ducati est le premier pilote italien à décrocher le titre mondial sur une machine italienne depuis Giacommo Agostini et sa MV Agusta en 1972. On retiendra également de ce GP qu’Alex Rins offrira à Suzuki sa dernière victoire avant le retrait de la marque de la compétition.
Valence 2023 : Martin peut il le faire ?
Comme on vient de le voir au travers de ces exemples, seul Nicky Hayden en 2006 a réussi à inverser la tendance. Dans toutes les autres situations, le pilote qui était arrivé en tête à Valence a décroché le titre. A la réserve prêt que jusqu’à présent il ne s’agissait que d’une course sèche par week-end alors que cette année Bagnaia, le leader et Martin son poursuivant devront aussi s’affronter lors de la course sprint du samedi. Il y aura donc un total de 37 points à attribuer pour un retard de 21 points à combler pour Martin. Clairement ce dernier n’a pas d’autre choix que de tout remporter pour ne pas calculer. L’Espagnol a dit qu’il ferait le maximum mais son destin ne lui appartient plus. En effet, on imagine mal Bagnaia prendre le moindre risque durant le week-end alors qu’une deuxième couronne mondiale lui tend les bras. Epicier ou chevaleresque ? On sera vite fixé sur l’option choisie par le leader du championnat dont on sait qu’il peut commettre parfois des erreurs grossières…