Raul Fernandez a décroché à Phillip Island la première victoire de sa carrière en MotoGP. Au terme d’un week-end parfaitement maitrisé L’Espagnol, a enfin concrétiser tout le potentiel que l’on voyait en lui.. Derrière lui, Marco Bezzecchi, malgré deux pénalités, termine troisième et passe devant Bagnaia au classement provisoire du championnat. Coté français, Johann Zarco, malgré une chute a trouvé un léger regain de confiance. Pour Fabio Quartararo, le comportement de sa Yamaha, lui a encore joué des tours. Bref encore un week-end contrasté pour les pilotes tricolores.
Raul Fernández, la victoire de la maturité

Raul Fernandez, longtemps en quête de résultats à la hauteur de son potentiel, a enfin trouvé la clé du succès. Pourtant, le pilote Trackhouse ne voulait surtout pas se considérer comme favori après sa prestation en Sprint. Mais devant la physionomie de la course il a bien compris qu’il avait sa carte à jouer. « Quand j’ai vu que Marco devait faire ses pénalités, je me suis dit qu’il y avait peut-être une chance. J’ai juste essayé de ne pas faire d’erreur et de rester concentré Rapidement en tête Fernandez a conduit sa course avec une maitrise parfaite, exécutant une partition sans fausse note. Au terme des 27 tours, il a franchi la ligne d’arrivée en larmes : « Dans le dernier tour, j’ai commencé à pleurer sous mon casque… Ce matin, je ne pensais jamais que ce serait une victoire. Je n’arrive toujours pas à y croire… J’ai juste essayé de rester concentré et de profiter du moment » Une victoire qui aura beaucoup de signification puisqu’il s’agit de la 300e pour Aprilia et qu’elle arrive quelques jours seulement avant son 25e anniversaire. Sorte de cadeau….
Marco Bezzecchi prôche de l’exploit

Malgré ses deux long-laps, Marco Bezzecchi a encore prouvé qu’il était l’homme fort de Philip Island. Auteur d’un excellent départ, il a déroulé la stratégie mise en place par son équipe. On avait essayé de planifier une stratégie avec mes gars et je dois dire qu’ils ont été fantastiques parce qu’elle a fonctionné à la perfection. Le départ était super important pour la mettre en place » Avec un écart de 2,5 secondes il effectue son premier long lap et revient 3e avant deux tours plus tard de ressortir du virage 4 en 6e position. Avec près de 20 tours à couvrir on se dit alors que l’officiel Aprilia va pouvoir jouer la victoire. Obligé de gérer son capital pneumatique, il revient dans les cinq derniers tours sur le groupe de chasse, lancé derrière Raul Fernandez. Il passe alors Acosta, non sans mal, puis Marquez. De quoi s’offrir la dernière marche du podium. Sorte d’exploit. Une performance qui lui permet, pour 8 points, de s’emparer de la troisième place du championnat au détriment de Francesco Bagnaia. Sincèrement, je ne croyais pas à la victoire parce que je savais que ça serait trop exigeant pour moi. Je n’attendais pas non plus le podium, sincèrement. »
Francesco Bagnaia 4e zéro pointé consécutif

Le double champion du monde a de nouveau vécu un week-end difficile. Tombé en fin de course alors qu’il se battait pour le top 10, Bagnaia paradoxalement reconnaît un léger mieux, sans toutefois voir la lumière au bout du tunnel : « C’était mieux qu’hier, heureusement. La moto était plus stable, mais aussi plus lourde. J’ai pu forcer un peu plus, j’avais un bon rythme, et je remontais. Je préfère mille fois tomber en me battant que finir dernier sans rien tenter. Quand on est à la limite, il suffit d’un rien pour tomber. » Un discours pour le moins déroutant mais qui démontre que l’Italien garde un certain optimisme avant Sepang : « Si je retrouve les sensations du Japon, je peux encore me battre devant. Mais pour l’instant, cette Ducati ne ressemble pas à celle que je connaissais. » On lui souhaite mais il est clair que cette fin de saison du double champion du monde n’est vraiment pas celle à laquelle on s’attendait. Même s’il ne l’avoue pas publiquement il doit lui tarder de refermer le livre de cet exercice 2025…
Johann Zarco retrouve un peu de confiance malgré la chute

Déroutante, l’analyse de sa performance par Johann Zarco l’est presque tout autant. le Grand Prix d’Australie a de nouveau illustré les difficultés rencontrées sur sa Honda. A tel point qu’il a préféré faire un pas en arrière pour le Grand Prix en repartant avec sa configuration du début de saison. En dépit de sa chute le pilote LCR, avoue avoir retrouvé de meilleures sensations. S’il y a forcément de la frustration quant au résultat brut, le français veut y voir un signe encourageant. « C’est dommage, la moto a bougé au freinage et j’ai raté la corde. Avec le vent, elle s’est mise à glisser, j’ai cru que ça passerait, mais je suis tombé. En Indonésie, je craignais la chute, j’avais perdu confiance. Ici, j’ai retrouvé un petit cran de confiance. Même si je tombe, il y a des explications. On avance. » Méthode Coué ou pas le Français va devoir réagir dès le week-end prochain. En effet, avec ce nouveau résultat blanc, il a perdu sa place dans le top 10 du championnat.
Fabio Quartararo, nouvelle désillusion

Après son erreur de choix pneumatique pour la course Sprint, Fabio Quartararo espérait pouvoir tirer son épingle du jeu pour le GP. Malheureusement et après un bon départ, il n’a jamais été en mesure de se battre pour les places d’honneur et encore moins pour le podium. Douzième sous le drapeau à damier le Niçois a eu, une nouvelle fois, du mal à comprendre ce qui s’était passé. C’était vraiment étrange. Je ne comprends pas: la moto était totalement différente de ce que j’avais en essais. Je n’arrivais ni à freiner, ni à garder de la vitesse en virage ». Incapable de cerner le comportement de sa Yamaha, Quartararo a une nouvelle fois vécu un week-end décousu. Une situation usante sur laquelle l’intéressé ne veut plus s’étendre. A tel point qu’aujourd’hui il aspire à faire un break. « Je vais profiter des prochains jours pour déconnecter un peu. Sepang est un circuit que j’aime bien, mais il faut avant tout tourner la page et repartir à zéro. » Pas très encourageant tout ça.


