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Thriller Miller ! Une interview Sport Bikes !

Jack Miller

Jack Miller est un pilote à part dans la galaxie MotoGP. Entre une coolitude innée au quotidien et une attaque plus que généreuse en piste, l’Australien détonne, séduit et score de gros points. 

Ces derniers mois furent riches pour lui. Passé de Ducati à KTM, il s’efforce de transformer la RC16 en une moto victorieuse en MotoGP. De plus, l’homme s’est marié et sera prochainement père. Nous l’avons donc rencontré en compagnie de sa femme Ruby Miller et ils ont beaucoup de choses à raconter…

Une interview en face à face avec un pilote MotoGP est un jeu, comme tout le reste dans le paddock. Le but du jeu est de le faire sortir du discours qu’il a l’habitude de répéter. J’ai donc récemment mis au point une nouvelle tactique pour les déstabiliser, car peut-être qu’en les distrayant ils diront quelque chose d’intéressant. Une fois assis face au pilote dans l’hospitality, lorsqu’un membre de l’équipe demande ce que l’on veut boire et que le pilote souhaite de l’eau, je réponds : “une bière, s’il vous plaît”. Le pilote me regarde généralement comme si j’étais fou, ou alcoolique, voire les deux. Ainsi, la dernière fois que j’ai interviewé Jack Miller, alors qu’il était chez Ducati, j’ai commandé un verre de vin. Il avait souri en me lançant un petit : “Bastard !” Oui, Miller n’est pas comme la plupart des pilotes de MotoGP. Seulement, cette interview-ci est un peu particulière car, en face de moi, se trouvent Jack et Ruby, sa femme enceinte. Je ne souhaite pas lancer un nouveau type de sujet à la “Closer”. J’ai simplement pensé que M. et Mme Miller pourraient nous faire part de leur point de vue sur le MotoGP, d’un côté et de l’autre des barrières de sécurité. Une personne du staff de l’hospitality Red Bull arrive. M. et Mme Miller commandent une eau gazeuse. Je commande une bière. Alors que je bois le nectar ambré, l’Australien de 28 ans sourit :

“Tu essayes juste de me rendre jaloux !”

Jack fut autrefois LE jeune sauvage du MotoGP, qui se baladait dans le paddock le dimanche soir chargé de vodka et avec des conneries plein la tête. Puis son ami Cal Crutchlow lui a dit qu’il avait le talent pour viser très haut, à condition qu’il se consacre entièrement à la cause.

“L’année dernière, je n’ai pas bu du début de la saison jusqu’au mariage en octobre”, lâche Jack.

“Et ce ne fut pas une mince affaire”, sourit Ruby.

“La sobriété m’aide à supporter la pression, le stress et l’anxiété, reprend Jack. De plus, la gueule de bois empire avec l’âge. J’ai voulu tenir les neuf mois avec Ruby cette année, mais nous avions un dîner avec l’équipe KTM l’autre soir et tout le monde trinquait avec des bières, alors je me suis dit que j’allais en boire quelques-unes. Je n’en ai bu que trois, mais honnêtement, cela m’a laminé. Lorsque nous rentrons à la maison, que nous traînons avec les potes et que nous allons pêcher, mon problème est que je ne peux pas boire de bières fortes, parce que je ne contrôle pas mon débit, alors je bois des bières légères. Ainsi, je peux me remettre en question, mais il me faut une longue journée pour y arriver. Je me contente de choisir mes batailles…”

Bien que Miller ne boive que rarement, il a ses moments, surtout lorsqu’il est avec Crutchlow, qui a lui aussi l’habitude de déraper. Il y a trois ans, à Valence, les deux hommes ont voulu féliciter Joan Mir après sa première victoire en MotoGP, mais aux aurores le lundi matin.

“Moi, Jack, Thomas, Sam et Alex Lowes et Dakota nous sommes tous bien éclatés, se souvient Crutchlow. Nous voulions récupérer le trophée de Joan et prendre une photo de lui endormi avec. Nous sommes donc entrés dans son motor-home, mais il n’était pas là et quelqu’un d’autre dormait dans son lit. C’est à peu près un dixième de ce qui s’est passé cette nuit-là…”

Ce n’est pas l’histoire la plus folle à propos de Miller, loin de là, mais au moins nous ne recevrons pas de lettres d’avocats. Je demande alors à Ruby si Jack lui a déjà dit à quel point il pouvait être survolté.

“Ha ! J’en ai vu beaucoup car nous sommes amis depuis des années”, dit-elle en riant.

J’avais entendu dire que le couple s’était rencontré via une application de rencontres, mais ce n’était qu’un ragot typique du paddock.

“Certainement pas, répond Jack. C’est une amie de ma soeur.”

“Nous nous connaissons depuis très longtemps”, ajoute Ruby.

“Et j’avais des vues sur elle depuis très, très, très longtemps, mais elle avait un petit ami. Donc j’attendais, j’attendais, j’attendais…”

“L’année dernière, j’ai pris ma décision et je suis passée à l’action”, ajoute Ruby.

La nouvelle Mme Miller tenait un magasin à Townsville, dans le Queensland, la ville natale de Jack. Ils faisaient aussi tous deux partie de la même bande de potes.

“Chaque fois que Ruby et moi sortions ensemble, nous avions de bonnes discussions, comme des amis. C’était très sympa, puis elle a voulu qu’on soit plus ! Je l’ai alors obligée à quitter son travail. Je lui ai dit : ‘Et puis merde, tu viens avec moi !’ Il a fallu beaucoup de persuasion pour qu’elle essaye cette vie.”

Je me lance alors dans une question hasardeuse, pleine de second degré, connaissant comment se passent les choses dans un paddock rempli d’innombrables croqueuses de diamants, à savoir ce qui a attiré en premier Ruby chez le millionnaire Jack Miller ? Ils rigolent.

“En fait, cela aurait été plus facile si Jack n’était pas toujours à l’autre bout du monde. Je pense que nous aurions été ensemble depuis longtemps. Il est très passionné par tout ce qu’il fait, comme s’il ne faisait jamais rien à moitié. Il me pousse à faire de même et à sortir de ma zone de confort. C’est quelque chose que j’admire vraiment chez lui. De plus, Jack est très doux. Je le lui dis tout le temps. Je pense que ce sera bien si nous avons une fille, il serait un papa parfait.”

“Je suis doux jusqu’à un certain point, grince Jack. Quand les choses m’énervent, je suis plus ou moins décontracté. Par contre, quand je vois quelque chose qui ne va pas, tu peux être sûr que je vais intervenir. Je peux être doux, mais aussi intransigeant.”

Retrouvez l’interview complète de Jack Miller dans Sport Bikes 137 !

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Rédigé par Team SB

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