Toprak Razgatlioglu a remis les pendules à l’heure sur la piste de Portimao lors de l’ultime journée de tests avant le début de la saison Superbike. Le Turc au guidon de sa nouvelle BMW met fin à la domination de Nicolo Bulega (Ducati), deuxième à moins d’un dixième, et annonce la couleur pour 2024. C’est une évidence il faudra compter avec lui.

Nicolo Bulega les a énervés
Après la session de Jerez dominée par le jeune champion du monde Supersport qui avait surpris son monde, Portimao semblait parti sur le même scénario puisque Bulega était le plus rapide au soir du premier jour. L’effet de surprise passé, notamment à Jerez, la récidive de cette première journée portugaise n’était pas pour satisfaire les principales têtes d’affiche de la catégorie. Bien sur Razgatlioglu comme Rea notamment, étaient plus affairé à découvrir leur nouvelle machine et trouver un set up de base correspondant à leu style que Bulega qui ne devait « que » s’habituer à la puissance de la Ducati de Superbike en lieu et place de sa V2 de Supersport. Une Ducati dont l’évolution n’a été que minime cet hiver puisque déjà largement dominatrice en 2023. Pour autant, il fallait réagir et Razgatlioglu a montré la voie en quelque sorte lors de cette deuxième et dernière journée de tests européens avant le lancement de la saison en Australie.
Toprak Razgatlioglu en osmose avec sa BMW

Le nouvel officiel BMW a donc sonné la révolte en réalisant un superbe chrono qui lui permet de détenir désormais le nouveau record, non officiel, de la piste portugaise. En réalisant 1’39’’189 Toprak améliore la performance chronométrique d’Alvaro Bautista de près de 5 dixèmes, ce qui n’est pas rien et démontre toute l’aisance du pilote turc au guidon de sa nouvelle monture. Le résultat aussi d’un gros travail de fond réalisé par l’équipe du constructeur allemand qui n’a pas ménagé sa peine entre Jerez et Portimao. Nouveau bras oscillant, nouveau package aérodynamique et évolutions moteur la BMW S1000 RR a semble t’il bien évolué et « El Turco » comme il plait à se faire appelé ne tarie pas d’éloges sur le travail fourni durant ces premiers tests 2024.
Toprak Razgatlioglu : Je suis prét à 99%

« La journée a été vraiment très productive. Nous avons réalisé un superbe travail avec toute l’équipe. Depuis Jerez j’étais focalisé sur mon rythme de course et sur la compréhension des réactions de ma machine. Le chrono n’était pas mon unique obsession car je savais que si nous parvenions à trouver le bon équilibre il serait la conséquence logique de ce travail » Intox ? Pas vraiment car Razgatlioglu a effectué une simulation de course plutôt convaincante lors de cette dernière journée. Durant 15 tours l’officiel BMW a réalisé des chronos constants en gros 1’39’’ et petit 1’40’’. « La simulation a démontré que nous sommes prêts pour la course. Il nous reste encore quelques points à améliorer mais le principal est là. J’aimerais juste un peu plus de facilité et de maniabilité dans les entrées de virage mais nous allons y arriver. Le résultat est vraiment encourageant et j’ai le sentiment que cette BMW est faite pour moi. »
Un chrono de folie

Fort des enseignements de cette simulation, Toprak Razgatlioglu s’est alors concentré sur une session de time attack, histoire de voir comment sa BMW réagirait avec un pneu tendre et peut être aussi rétablir une hiérarchie bousculée par un nouveau venu. Ainsi chaussé Toprak a pulvérisé le record d’Alvaro Bautista en 1’39’’189 ce qui l’a pour le moins surpris. « Lorsque j’ai vu le temps s’afficher j’ai vraiment été surpris » Ne voulant pas s’arreter en si bon chemin, Toprak a voulu ensuite passer la barrière symbolique des 1’39’’ mais les changements apportés sur sa BMW (bras plus court) n’ont pas donné les effets escomptés. « Avec la moto plus courte les réactions de la machine étaient plus vives. Elle sautait sur toutes les phases de freinage et à l’accélération j’avais trop de wheelies pour être performant. »
Cap sur Philip Island

Une déception vite balayée par le travail accompli au final. Cette dernière journée hyper productive pour Toprak lui permet surtout de se projeter avec envie et une relative sérénité vers le prochain rendez vous, à savoir l’Australie et Philip Island cadre de la première épreuve de la saison. Toutefois, l’officiel BMW ne s’emballe pas pour autant car ce rendez vous aux antipodes est plein d’interrogations. « Nous avons fait de l’excellent travail avec l’équipe et avec Michael mais en Australie on peut avoir des surprises. C’est un circuit totalement différent avec d’énormes contraintes sur les pneumatiques et le grip du circuit n’est absolument pas le même qu’ici (Portimao). Nous verrons bien mais j’espère que cette base qui est la mienne aujourd’hui me permettra d’en tirer le meilleur là bas ».
Rendez vous est donc pris…