Aleix Espargaro ne sera plus pilote de MotoGP à la fin de cette saison 2024. Une annonce faite aujourd’hui à la veille du Grand Prix de Catalunya. Un lieu chargé de symboles puisqu’Aleix est né à quelques kilomètres à peine du circuit de Montmelo et un an après son doublé ici même.
Aleix Espargaro « à temps plein… »
Lorsque l’annonce d’une conférence de presse spéciale d’Aleix Espargaro est tombée, il n’y avait pas besoin d’avoir une boule de cristal pour savoir de quoi l’officiel Aprilia souhaitait s’entretenir. Les yeux chargés d’émotion et la voix hésitante sur le début, ont tout de suite plongé l’assistance dans le sujet : « Tout d’abord, merci à tous d’être venus. Comme vous pouvez l’imaginer, à la fin de cette saison, je prendrai ma retraite de pilote MotoGP à temps plein. Cela a été une belle aventure, j’ai beaucoup apprécié, merci à tous » Une première phrase qui laisse d’ores et déjà envisager qu’Aleix pourrait poursuivre son aventure avec Aprilia. Mais s’il n’a pas voulu développer le sous entendu l’Espagnol a pris ensuite le temps de saluer la marque qui l’a fait franchir un cap dans sa carrière.
Aleix Espargaro : « Trois années de rêve »
Car s’il écume le paddock depuis près de 20 ans, Aleix Espargaro n’appartient pas forcément à la catégorie des surdoués mais plutôt celle des travailleurs. A force de persévérance, de travail et de coup de gueule aussi, il s’est construit pour au final arriver au graal. Vainqueur de Grand Prix à 30 ans, ce n’est pas un parcours classique mais cela lui suffit. « Ma trajectoire a été assez différente. Ce n’est pas facile et personne ne vous donne rien, mais la mienne a été vraiment très étrange. Personne, n’aurait pu penser qu’à 30 ans, je pourrais gagner des courses et monter sur le podium avec une marque qui ne l’avait jamais fait auparavant. Le gamin qui a fait ses débuts ici il y a de nombreuses années serait très heureux. Je tiens par-dessus tout à remercier Aprilia. Ces deux ou trois dernières années ont été un rêve avec tout ce que nous avons accompli depuis mon arrivée avec Romano, Massimo et Paolo. Nous sommes entrés dans l’histoire et je leur serai éternellement reconnaissant pour tout ce qu’ils m’ont donné ».
Aleix Espargaro pilote clivant
Si l’on ne peut lui reprocher son implication de tous les instants, Aleix Espargaro reste aussi le pilote caratériel et parfois irritant que l’on connait. Ses coups de gueule à l’encontre de son équipe ou de ses adversaires sont légion. Comme il l’avoue lui-même cela fait parti de sa personnalité. « J’ai toujours fait beaucoup d’erreurs dans la vie parce que je fais tout avec le cœur et non avec la tête, mais je suis comme ça » Il n’en reste pas moins vrai que l’officiel Aprilia a souvent été au cœur de certaines polémiques. La dernière en date ? Celle avec Johann Zarco lors du GP de Jerez ou encore sa claque sur le casque de Morbidelli. Il est d’ailleurs à noter qu’il y avait des absents de marque cet après midi. Si la délégation hispanique du paddock était présente, Morbidelli, Zarco, Quartararo et les pilotes de la VR 46 ne l’étaient pas. Ne soyons pas dupe pour autant certains étaient aussi là pour des raisons « politiques » évidentes…
A qui l’Aprilia d’usine ?
Car si bien sur tout le monde compatissait à cette annonce de départ, dans la coulisse les choses s’agitent fortement. Espargaro parti, voila donc le guidon d’une machine performante qui se libère et ils sont plusieurs à loucher dessus. Mais dans cette partie de poker menteur qui aura la meilleure main ? Beaucoup considèrent que Jorge Martin est le mieux placé vu ses relations avec Espargaro. Il fut d’ailleurs le premier à le rejoindre sur l’estrade au terme de l’annonce de son compatriote. Il est évident que Martin serait un atout majeur dans le jeu d’Aprilia mais du coté de Noale, se dessine une autre tendance. Maintenant que la RS GP est devenue compétitive, Massimo Rivola aimerait bien voir un pilote italien à son guidon. Si la piste la plus probable mène directement à Bastianini, il ne faudrait pas occulter celle menant à Marco Bezzechi. Rajoutez à cela un Miguel Oliveira ou un Joan Mir et voici les ingrédients d’un nouveau feuilleton.