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Ducati Pramac divorce ineluctable ?

L'association Ducati Pramac qui dure depuis près de 20 ans pourrait bien ne pas survivre aux dernières décisions de Ducati. La piste Yamaha prend corps jour après jour...

Ducati et Pramac vont-ils se séparer comme le veut la tendance et la rumeur qui circule actuellement dans les allées du paddock. La réponse semble de plus en plus tendre vers le oui. Une situation liée aux dernières décisions de la maison mère de Borgo Panigale sous fond de guerre d’égo.

Ducati Pramac : 19 ans de mariage

Le team Pramac a vu passer de sacrés talents dans ses rangs à l’image de ce line up 2019 associant Jack Miller à Pecco Bagnaia. La filière junior team de Ducati fonctionnait à plein régime.

Si l’aventure Pramac a débuté en 2002 avec Honda, dès 2005, Pramac s’associe avec Ducati par l’intermédiaire d’une fusion avec le team d’Antin. Après différentes appellations et notamment en fonction des sponsors titres, Pramac Racing voit officiellement le jour en 2009. Depuis l’association avec Ducati n’a fait que monter en puissance jusqu’en 2013, où Pramac est officiellement propulsé au rang de team satellite de Ducati. Sorte de junior team Pramac va ainsi accueillir nombre de pilotes prestigieux. Andrea Iannone, Ben Spies ou encore Danilo Petrucci Jack Miller et Francesco Bagnaia en 2019 fraichement titré en Moto2. Le principe est simple, Pramac offre l’opportunité aux jeunes loups de faire leurs classes dans la catégorie reine et ensuite la structure officielle les récupère.

Ducati Pramac : le cas Martin

Depuis quatre saisons chez Pramac Jorge Martin vise cette année la couronne mondiale. Son ambition et ses déclarations ne sont pas ses meilleures alliées vis à vis de Ducati et notamment de Dall’ Ignia.

Depuis 2023 et l’éclosion de Jorge Martin, Pramac a pris de plus en plus de place sur l’échiquier du MotoGP allant jusqu’à lutter jusqu’à la dernière course pour la couronne mondiale. Si le team lui s’est offert le titre par équipe, Martin n’a échoué que de très peu face à Pecco Bagnaia. Une performance qui n’est pas passé inaperçue et qui a élevé l’Espagnol à un nouveau rang, celui de prétendant à la structure officielle. Mais Jorge Martin c’est aussi un sacré caractère et un égo pour le moins « développé » Ajoutez à cela un manque de reconnaissance de ses pères et vous obtenez le cocktail explosif du pilote qui s’affirme par des déclarations pas toujours maitrisées. Un point de crispation pour les dirigeants du team officiel et notamment Gigi Dall’Ignia. Barré une première fois par Enea Bastianini, Martin avait fait de cette saison 2024 une quête d’un double Graal. Le titre de champion du monde et une place dans l’équipe officielle.

Ducati : le choix de la discorde

Mais voilà, Jorge Martin avait oublié un élément du puzzle de cette saison 2024 et un élément de taille Marc Marquez. L’octuple champion du monde au guidon d’une Ducati Grésini de la saison passée, n’a pas mis longtemps pour démontrer qu’il était revenu à son meilleur niveau. Jorge Martin bien que leader du championnat a du avaler une énorme couleuvre au soir du Grand Prix d’Italie, en apprenant, qu’en dépit des promesses faites à Barcelone, il ne serait pas l’élu. Un affront de plus pour l’Espagnol qui en 24 heures va sceller son futur avec Aprilia. La conclusion d’un week-end plus qu’agité ou tout à tour Ducati et Pramac sont entrés dans la tourmente. La firme de Bologne pour son retournement de veste et le choix d’officialiser Marquez, Pramac pour s’être fait « dézingué » par Marquez qui ne considérait pas la structure de Campinoti comme une option.

Pramac : Il faut sauver le soldat Martin

Paolo Campinoti, (au centre) n’a que peu gouté le manque de soutien de Ducati dans l’affaire Marquez. Désormais il affirme que son équipe est 100% derrière Jorge Martin et fera tout pour qu’il puisse remporter le titre pilote cette saison.

Paolo Campinoti va d’ailleurs très mal accepter les propos de Marquez mais surtout très mal digérer l’absence de soutien de la part de Ducati. Déçu de cette attitude, le team Pramac a rapidement communiqué qu’il était 100% focalisé sur Jorge Martin pour l’aider dans sa course au titre et qu’il restait avant tout uni et une famille. Une annonce faite sans nommer Ducati. Une omission volontaire et lourde de sens, quant au futur des deux associés. Comment alors s’assurer de terminer la saison sans risquer une implosion ? Pour Paolo Campinoti la réponse est simple. Comme il l’a martelé il fera tout pour arriver à ce résultat mais la question en suspens reste : en aura-t-il les moyens ? Martin sur le départ, Ducati va-t-elle freiner la mise à disposition des évolutions chez Pramac ? Avec les nouvelles règles de concession, ces dernières sont limitées en cours de saison mais quand même…

Pramac vers Yamaha

“Allo Paolo, c’est Lin, j’ai une proposition à te faire”. Nul doute que le téléphone de Lin Jarvis, le manager du MotoGP de chez Yamaha, va chauffer d’ici au Grand Prix d’Assen à la fin du mois. Paolo Campinoti a diner avec lui au soir du Grand Prix d’Italie et la conversation ne portait certainement pas sur la qualité du repas…

Mais l’élément qui pourrait bien engendrer le big bang entre Ducati et Pramac est bien la tendance qui se dessine depuis le soir du Grand Prix d’Italie, un passage chez Yamaha. Paolo Campinoti a été aperçu dès le dimanche soir du Mugello en compagnie de Lin Jarvis de chez Yamaha. Une discussion que l’on pourrait prendre comme informelle mais qui s’est poursuivie le soir même au cours d’un diner. Il est clair que Campinoti a du écouter d’une oreille très attentive les propositions de Lin Jarvis qui veut une deuxième structure Yamaha la saison prochaine. Pramac peut être celle-ci ? Les arguments sonnants et trébuchants de Jarvis ne peuvent laisser Campinoti insensible. Sans réel tête d’affiche pour remplacer Martin, Campinoti est plus ou moins dans une impasse coté pilote pour jouer aux avants postes s’il poursuit avec Ducati. La solution Yamaha aurait l’avantage de lui garantir la pérennité financière de sa structure tout en « limitant » l’obligation de résultat. Reste maintenant à convaincre les partenaires de poursuivre leur engagement pour un futur aux contours incertains. Pas forcément la situation la plus simple…

On marque des points ?

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Rédigé par Eric Célis

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