Marc Marquez a signé sa 68e victoire à Assen rejoignant Giacomo Agostini au palmarès des pilotes les plus victorieux en catégorie reine. Mais là n’est pas la seule information de ce Grand Prix des Pays Bas. Bezzechi performant avec l’Aprilia, Pecco Bagnaia sur la voie de la rédemption et Alex Marquez out, Assen est resté fidèle à sa réputation. Il s’y passe toujours quelque chose.
Marc Marquez puissance 68

Il est des courses où vous vous attendez à être dans le dur et au final tout se passe pour le mieux ou presque. C’est en quelque sorte le résumé du week-end hollandais de Marc Marquez. Assen ne compte pas parmi ses circuits favoris. L’Espagnol s’attendait même à être malmené par ses adversaires. Il a surtout été malmené par ses chutes du vendredi mais à ensuite su se remettre en autre de marche. Sur la deuxième ligne de la grille de départ pour la deuxième fois cette saison, Marquez en partant de la quatrième place a tout renversé dès le départ des deux courses. Vainqueur en Sprint devant son frère et Bezzechi, puis devant ce même Bezzechi et Bagnaia lors du Grand Prix, Marquez est donc revenu a égalité de succès avec la légende Giacomo Agostini. Un 68e succès qui lui permet donc d’être le deuxième pilote de l’histoire des Grand Prix a être le plus victorieux en catégorie reine. Il ne reste plus que devant lui un certain Valentino Rossi et ses 89 victoires….
Marc Marquez l’éloge de la stratégie

Marquez devra donc encore gagner 21 fois pour rejoindre le « Doctor ». Un objectif loin d’être irréalisable pour l’officiel Ducati qui force le respect course après course. Si le voir dominer le début de saison au guidon de la meilleure machine du plateau n’est pas une surprise, Marquez démontre toute sa science de la course et son sens tactique. Au Mugello, il s’attendait à la résistance de Bagnaia sur les premiers tours et avait laissé « passer l’orage ». A Assen, il savait qu’il n’était pas le plus rapide mais qu’en prenant les commandes de la course, il pourrait gérer plus facilement ses adversaires. « je suis super content parce que je crois, sincèrement, qu’une nouvelle fois je n’étais pas le plus rapide en piste, mais j’ai réussi à gérer la course comme je le voulais. Je suis très content. » Une gestion parfaite notamment du fameux secteur 3 dans lequel Marquez lachait deux à trois dixièmes à ses adversaires. Mais dans cette section faite d’enchainements rapides, même avec ce déficit de vitesse il est impossible de doubler pour son adversaire. Son frère Alex, puis Bezzechi s’y sont cassé les dents.
Bezzechi le rayon de soleil Aprilia

Un Marco Bezzechi qui justement a été ultra performant ce week-end à Assen avec deux podiums. Troisième de la Sprint, l’officiel Aprilia a récidivé lors du Grand Prix en allant même chercher la deuxième marche du podium. Si on a pu croire un instant qu’il pourrait challenger Marquez, Bezzechi n’a pas voulu tenter le diable plus que de raison. Notamment dans ce fameux secteur 3 où l’italien semblait plus rapide. Ce double podium est aussi bien sur une sacrée bouffée d’oxygène pour la firme de Noale. Empêtrée dans son différent avec Jorge Martin, le team Aprilia démontre par ses résultats sa performance. Le manque de compétitivité n’est donc pas la raison première des envies de départ de l’Espagnol. Bezzechi pour sa part fait le job et plutôt bien et il serait peut être préférable qu’Aprilia se focalise sur son pilote motivé et désireux de vaincre.
Alex Marquez le coup d’arret

Si Bezzechi avait le sourire hier au soir, ce n’était pas le cas d’Alex Marquez. Le pilote Ducati Gresini a perdu plus qu’un résultat blanc en course lors de son contact avec Acosta. Au coude à coude à la sortie du virage le guidon droit de Marquez est venu au contact du dos du pilote KTM. Un contact assez important pour appuyer sur le levier de frein de sa Ducati et bloquer la roue avant de Marquez. Résultat un beau vol plané et une fracture à la main gauche. Opéré dans la soirée, Alex Marquez devrait certainement raté le Grand Prix d’Allemagne dans 10 jours. Pour l’heure aucune durée d’indisponibilité n’a été communiquée. Cependant le team Grésini a déclaré qu’il préférait qu’ Alex prenne son temps afin de revenir au maximum de sa forme…Avec 58 points d’avance sur Pecco Bagnaia au championnat, Alex pourrait presque se permettre de faire l’impasse sur les deux courses précédant la trêve estivale. Pas sur cependant que le cadet des Marquez l’envisage sous cet angle.
Francesco Bagnaia la voie de la rédemption

Pour une simple et bonne raison. La performance affichée ce week-end par Francesco Bagnaia. S’il n’est pas parvenu a s’imposait face à son coéquipier, Pecco a vecu un week-end moins compliqué qu’au Mugello. Toujours à la recherche de ses sensations, l’Italien a signé le deuxième temps des qualifs et décroche deux podiums dans le même week-end. Une performance qui ne lui était plus arrivé depuis Jerez de la Frontera. Autant dire une éternité. Pour autant il lui manque toujours ce petit plus pour rester au contact de Marquez et d’être en mesure de lui disputer la victoire. Hier, il a signé le record du tour en course, autre satisfaction mais l’Italien avoue avoir eu trop peu de marge de manœuvre pour espérer la victoire. « Pour la première fois de la saison je pense que j’étais en mesure de disputer la victoire. Mais lorsque je suis revenu sur les deux pilotes devant moi, j’ai senti que ce serait trop juste. Il fallait prendre trop de risques. On est pas encore parvenu à résoudre tous mes problèmes mais il faut continuer de travailler tous ensemble. »
Les Français en galère

Résoudre les problèmes voilà bien un constat qui s’applique à nos deux français. Si Fabio Quartararo a encore une fois démontré toute sa vitesse sur un tour, ses deux courses ont été frustrantes. La Sprint en raison d’une disponibilité de pneumatique. Le Grand Prix en raison d’un passage dans l’herbe afin d’éviter de percuter la moto et Fermin Aldeguer. Ajoutez à cela un manque de grip chronique en début d’épreuve et vous obtenez une bien peu représentative 10e place. Quant à Johann Zarco c’est un peu la même histoire. Après la dynamique positive de la France et l’Angleterre, la dure réalité du potentiel de sa Honda s’est imposé. Le problème pour le pilote LCR est qu’il pense avoir le plafond de verre de cette RCV 213. Avec son équipe, ils ont beau tourner les réglages dans tous les sens rien y fait et cela commence à l’inquiéter pour ne pas dire l’agacer.