Marc Marquez est donc confirmé pour les deux prochaines saisons aux cotés de Francesco Bagnaia au sein du team officiel Ducati. Une signature qui a fait suite à de sacrés rebondissements et qui suscite également de nombreuses interrogations sur et en dehors de la piste.
Marc Marquez voulait du rouge
En claquant la porte du HRC avant la fin de la saison dernière, Marc Marquez prenait un vrai risque. Le moins que l’on puisse dire et qu’il quittait sa zone de confort. Une zone de confort bordée par un contrat juteux jusqu’en 2025 chez le premier constructeur mondial. Mais après 4 ans de galères physiques la flamme s’était éteinte et l’argent ne fait pas tout. Enfin débarrassé des opérations et des périodes de convalescence, Marquez voulait savoir s’il était toujours compétitif. Pour cela, il lui fallait la meilleure moto du plateau; la Ducati. Cette saison chez Grésini, rendue possible par ses sacrifices financiers, était une année test. L’octuple champion du monde l’avait avoué c’était quitte ou double.
Marc Marquez officiel et rien d’autre
Ce sera donc double ! Car comme il l’a expliqué, il a très vite cerné le potentiel de la Ducati. Dès lors son unique objectif, obsession ( ?) a été de récupérer le guidon disponible fin 2024 dans la structure officielle. Le contrat d’un an avec Grésini est en ce sens révélateur. Soit ça ne marchait pas et Marquez tirait sa révérence, soit les résultats s’affirmaient et il allait voir ailleurs et merci pour tout. Pour autant tout n’a pas été simple et avant de parvenir à ses fins Marquez a du jouer des coudes dans la coulisse. Pour lui c’était clair soit il intégrait l’équipe officielle soit il donnait suite aux avances de KTM. Une vraie partie de poker menteur en quelque sorte.
Marc Marquez prend Ducati en otage
Une partie de poker menteur qui va atteindre son apogée lors du Grand Prix d’Italie au Mugello la semaine passée. Une semaine auparavant Dall’Igna signifie à Martin au soir de Barcelone qu’il sera bien en rouge la saison prochaine. Pour l’état major Italien le plan de bataille est clair. Martin avec Bagnaia et Marc Marquez chez Pramac. Une solution qui coule de source et qui permet surtout à Marquez de ne pas entrer en conflit avec bon nombre de ses partenaires. Mais voilà Marquez lui ne l’entend pas de la sorte et sa sortie sur Pramac surprend tout le monde. « Pramac n’est pas une option pour moi » Cette phrase fait l’effet d’une bombe et tout l’état major de Ducati tombe de l’armoire d’autant que pour Dall’Igna il n’est pas question de laisser partir Marquez à la concurrence et surtout pas chez KTM.
Ducati business is business
Alors que tout le monde attend l’officialisation de Martin aux cotés de Bagnaia, dans la coulisse et dans les semis du paddock du Mugello, Dall Ignia et le patron de Ducati Claudio Dominicali cherchent le meilleur montage possible. Il n’y en aura pas. Coté marketing, Marquez est à des années lumières de Martin. Un point important pour le business et pour Dominicali. Coté sportif, si Martin est le leader du championnat et certainement dans la forme de sa vie, Marquez est pas mal non plus surtout après 4 années de souffrance. Un point sportif de poids pour Dall’Ignia qui de plus n’a pas particulièrement d’atome crochu avec Martin. La décision s’impose d’elle-même. Ducati fait part de sa décision au management de Martin qui claque la porte. Dans la minute suivante, il frappe à celle d’Aprilia et scelle un accord record en moins de 24 heures avec la firme de Noale.
Comme on se retrouve…
L’issue de ce transfert est donc scellée et Marc Marquez va donc pouvoir prendre place aux cotés de Bagnaia dans le box officiel la saison prochaine. Alors qu’il était engagé dans une année de reconquête, Marc Marquez en l’espace de 7 Grand Prix aura donc réussi à faire exploser les certitudes de Ducati, de Martin, dézingué Bastianini et bouleverser le marché des transferts qui depuis est en pleine ébullition. On dit souvent que pour être un grand champion il faut savoir répondre sur la piste et ne pas avoir de scrupules à marcher sur la tête de ses adversaires ou concurrents. Marc Marquez est de ce point de vue un champion exceptionnel. Au moins aussi grand que pouvait l’être à son époque Valentino Rossi. Un Valentino Rossi qui doit suivre cela très attentivement maintenant puisque Pecco Bagnaia n’est autre que la figure de proue de la VR46. Comme on se retrouve….