Marc Marquez a donc remporté sa 9 »e victoire au Mugello sur les terres de Francesco Bagnaia. Plus que la victoire c’est aussi la manière et les projections qu’inspirent ce succès pour l’Espagnol qui sont aujourd’hui importantes. La voie du titre est elle ouverte ? La réponse est forcément oui.
Marc Marquez et la loi des chiffres

Même s’il feignait, légèrement de ne pas y faire attention, Marc Marquez a donc signé son 93e succès en carrière toute catégorie confondue. Une symbolique d’autant plus forte qu’il s’agit d’une victoire en tant que pilote officiel Ducati au Mugello sur les terres italiennes et celles accessoirement de Pecco Bagnaia. Une victoire qui n’est finalement que la deuxième en catégorie reine après celle de 2014 et obtenue 15 ans pratiquement jour pour jour après sa première victoire au Mugello. Autre clin d’œil des chiffres sur ce rendez-vous du Mugello, Marc Marquez y a signé sa 100e pôle position en carrière. Il est donc clair que sur ce week-end italien Marquez avait rendez vous avec l’histoire, son histoire.
Marc Marquez une victoire et bien plus

Grâce à ce succès, Marc Marquez compte désormais 40 points d’avance sur son frère Alex et 110 sur Pecco Bagnaia. Autant dire un boulevard puisque même en cas de résultat blanc ce week-end à Assen, il conservera le leadership. L’Espagnol a une nouvelle fois démontré au Mugello toute sa science de la course. Comme il l’a expliqué dans son débrief, il s’attendait à cette entame de course de Bagnaia mais il a su garder la tête froide.
« J’ai beaucoup réflechi pendant les premiers tours de course. J’étais à la bagarre avec Pecco et je savais qu’il fallait rester sage. Pour les pneus d’abord. Trop attaquer sur ces premiers tours la fin de course aurait pu être difficile. Pour le championnat ensuite. A Jerez j’ai voulu aller trop vite et j’ai fini par terre. Je ne voulais pas refaire cette erreur. C’est une victoire importante pour moi, pour l’équipe et qui me rend très fier car j’ai toujours eu du mal au Mugello.»
Alex Marquez l’éternel second ?

Du coté d’Alex Marquez ce Grand Prix d’Italie, lui aussi très important pour l’équipe Grésini a confirmé le sentiment du début de saison. Oui Alex a franchi un cap au guidon de cette GP 24, oui il devient de plus en plus « solide » mais non il ne sera pas en mesure d’inquiéter son frère dans la course au titre. Du moins à la régulière. On l’a encore vu ce dimanche ou après avoir pris les commandes de la course, il a du une nouvelle fois abdiquer. L’image était d’ailleurs très forte. Lorsque son frère l’a piqué à l’intérieur du premier virage, Alex Marquez a secoué la tête d’une façon qui ne laissait pas de place au doute…
Même s’il a donné son maximum, son attitude était compréhensible. « J’ai fais le maximum mais dans la ligne droite je ne pouvais pas lutter contre eux. Je n’ai pas voulu rentrer dans la bagarre en début de course pour préserver mes pneus et une fois que les choses se sont un peu posées je me suis dit que c’était le moment. Une fois que Marc est passé je savais que je ne pourrais pas revenir. » Même s’il se disait très heureux pour son équipe, le sentiment de dépit face à la supériorité de son frère et de sa GP25 était palpable.
Francesco Bagnaia face à un mur

Du dépit lui aussi en avait beaucoup au soir de ce Grand Prix d’Italie. Francesco Bagnaia nous a pourtant régalé pendant 6 tours. La ferveur des Tifosi n’a malheureusement rien changé à l’issue du Grand Prix. Doucement mais surement l’Italien a perdu pied. Cruelle désillusion pour celui qui pensait pouvoir inverser le cours des choses chez lui au Mugello. « Je me sentais bien en début de course mais après 6 tours l’avant s’est dégradé. Je ne pouvais plus faire ce que je voulais. J’ai failli tomber à plusieurs reprises dans le dernier virage. Il m’était impossible de prendre les mêmes trajectoires que Marc. Oui il y a un problème. Je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à retrouver les sensations que j’avais l’an passé. Tout le monde travaille, s’implique mais rien de positif n’en ressort. Je suis devenu spectateur de la course en tête»

Cet aveu d’impuissance et révélateur de l’état d’esprit du double champion du monde. S’il ne se fait plus guère d’illusion pour le championnat, il aimerait au moins pouvoir être en mesure de se battre pour la victoire. « Je sais que ce que j’ai fait durant le début de course, je suis capable de le reproduire. Il faut que les choses bougent que la moto évolue pour me permettre de retrouver mes sensations. Oui je me sens capable de jouer la gagne. Malheureusement à l’heure actuelle rien ne change. On cherche mais on ne va nulle part». Il faut espérer que le prochain rendez vous d’Assen, une piste qu’il apprécie, se déroule différemment. Dans le cas contraire Bagnaia ne sera pas loin de décrocher définitivement.
La dure réalité de l’évidence

Si Pecco Bagnaia est aujourd’hui perdu, que dire de nos deux représentants tricolores Fabio Quartararo et Johann Zarco. Les deux pilotes sont de retour sur terre pourrait on dire de façon brutale après une passe de trois courses qui les avait vu réaliser des exploits. Pour Quartararo les trois pôles successives et son Grand Prix d’Angleterre. Pour Zarco sa victoire au GP de France et son podium de Silverstone. Mais voilà depuis Aragon la dure réalité s’est rappelé à leur « mauvais » souvenir. Non la Yamaha et la Honda ne sont pas en rémission, elles restent toujours convalescentes et il reste encore du chemin à parcourir. Pour Fabio c’est d’arriver à comprendre cette différence de comportement entre la performance sur un tour et l’inconstance de sa Yamaha M1 sur la durée d’une course.

Pour Johann, le problème est semble t’il différent mais le questionnement reste identique : pourquoi tant d’inconstance d’une course à l’autre ? Il est clair pour l’un comme pour l’autre il faudra encore beaucoup de travail et de patience. Reste que la patience n’est pas la qualité première d’un pilote…