Afin de redonner une certaine cohérence à la grille MotoGP 2024, la commission des GP s’est réunie et à enfin trouvé un accord unanime sur les concessions dont disposeront les équipes à partir de 2024. Yamaha et Honda vont pouvoir travailler pour combler leur retard.
Accord unanime des constructeurs
Il semble que la raison l’ait emporté lors de cette dernière réunion de la commission des Grand Prix qui s’est tenue à Valence dans le cadre du dernier Grand Prix de la saison. Si jusqu’à présent les discussions avaient été houleuses en raison du blocage de KTM, les choses se sont semble t’il aplanies pour établir ce qui sera le tableau de marche de chaque constructeur. Rappelons que KTM qui voulait engager une cinquième machine pour Pedro Acosta bloquait jusqu’à présent les discussions sur les concessions pour obtenir gain de cause. Le problème interne étant désormais résolu, Pol Espargaro cédant sa place à son jeune compatriote chez GasGas Tech3, KTM a donc donné son accord sur les points suivants.
Deux périodes de référence
L’objectif de la remise à niveau des concessions accordées est comme l’explique Hervé Poncharal le président de l’IRTA : « d’avoir un système plus réactif et qui permet de tout de suite savoir où on en est et permettre au constructeur de s’adapter le plus rapidement possible à sa nouvelle situation. » Avant de détailler les mesures concrètes, il faut savoir que l’observation des performances de chacun se fera sur deux périodes distinctes. La première ira de la première à la dernière épreuve de la saison. La seconde de la première épreuve après le test d’été (Misano semble t’il) jusqu’à la dernière avant le test d’été de la saison N+1. Tout cela dans le but de pondérer les résultats.
Quatre catégories de classement
Pour définir la répartition des constructeurs dans les 4 catégories définies, la commission des Grand Prix a défini une hiérarchie en fonction du pourcentage de points marqués par chacun d’entre eux par rapport au total de points attribués sur une saison. Ainsi au Rang A, on retrouvera le ou les constructeurs ayant marqué au moins 85% des points distribués sur la saison. Le Rang B, concernera le ou les constructeurs ayant obtenu entre 60 et 85% du total des points. Le Rang C concernera le ou les constructeurs ayant marqué entre 35 et 60% du total des points attribués sur la saison et enfin au Rang D, le ou les constructeurs, enregistrant un total de points inférieur 35%.
Les points restrictifs de chaque rang.
Dans chacun des rangs définis, les restrictions seront plus ou moins importantes. Bien évidemment plus le constructeur est performant plus son champ d’action durant la saison est restreint.
Ainsi pour le Rang A le ou les constructeurs concernés ne disposeront de 170 pneumatiques pour leurs essais privés et ces derniers ne pourront s’effectuer qu’avec leurs pilotes d’essais et sur seulement 3 circuits du championnat. Le nombre de moteur sera limité à 7 ou 8 sans évolution en cours de saison et une seule mise à jour aéro sera autorisée.
Au Rang B ces valeurs ne changent pas hormis pour le nombre de pneumatiques qui passe à 190. En revanche le ou les constructeurs concernés pourront bénéficier de 3 wildcards sur la saison.
Au Rang C, le quota pneumatique passe à 220 et le nombre de wildcards est doublé soit 6 dans l’année.
Enfin le Rang D, le plus permissif, voit la dotation pneumatique passer à 260. Les tests pourront s’effectuer sur n’importe quelle piste du championnat et aussi bien avec les pilotes d’essai ou titulaires. La dotation moteur sera étendue à 9 ou 10 unités et le développement possible durant l’année.
Intérêt sportif ou intérêt commercial ?
Sans grande surprise, Ducati est bien évidemment le seul constructeur composant le rang A. Aprilia et KTM figurent au rang C, alors que Yamaha et Honda sont au rang D. Autrement dit, tout a été fait pour permettre aux deux japonais de revenir le plus rapidement sur le devant de la scène. Une mesure louable qui vaut surtout pour la préservation du spectacle. Carmelo Espeleta n’est pas un philanthrope. Il sait qu’il y a urgence à réagir et il ne veut surtout pas voir Honda ou Yamaha prendre la sortie comme Suzuki l’a fait il y a deux ans. L’hégémonie Ducati bat déjà son plein et pour l’intérêt de la compétition, le chef d’orchestre du Moto GP a tout intérêt à rendre les constructeurs historiques du championnat le plus performant possible, et ce, le plus rapidement possible.