MICHELIN, le manufacturier Clermontois a annoncé la fin de sa collaboration avec les Grand Prix au terme de la saison prochaine (2026). Pour autant le fabricant français n’entend pas vraiment quitter la scène de la compétition qui reste dans son ADN et qui lui offre un laboratoire de développement pour ses pneumatiques. Alors quelles sont les pistes crédibles pour MICHELIN ?

Une fin de bal surprise.
La surprise a été totale, lorsque l’on a appris que Michelin allait mettre un terme à son implication en MotoGP et MotoE fin 2026. Clairement ce n’était pas la tendance et pas la stratégie voulue par la direction du manufacturier français. L’idée était plutôt de poursuivre mais pas à la hauteur espérée par la DORNA qui souhaitait que Michelin s’engage également sur l’intégralité du plateau à savoir Moto2 et Moto3 en plus des deux catégories sur lesquelles la marque de Clermont était présente. En essayant de faire trainer les choses et s’appuyant sur sa valeur ajoutée qualitative Michelin pensait avoir les cartes en mains mais s’est fait souffler l’affaire par Pirelli. Le manufacturier italien sera donc le fournisseur unique du plateau intégral dès 2027.

La piste Superbike sur la table

Exit le MotoGP et le MotoE Michelin n’envisage pas pour autant de quitter la scène de la compétition qui a toujours été un véritable laboratoire technologique pour le manufacturier français. Le transfert de technologie entre la piste et la route reste une priorité et quelle meilleure vitrine que les résultats en compétition pour la notoriété des produits de monsieur tout le monde. De fait, la piste la plus crédible pour Michelin est aujourd’hui le championnat du Monde Superbike, également géré par la DORNA. Un championnat que Michelin connait bien pour y avoir brillé dans les années 90 et 2000. A l’époque le championnat était d’ailleurs multimarques.
S’il est moins « valorisant » que le MotoGP, le championnat du monde Superbike possède un intérêt non négligeable de se disputer non pas sur des prototypes mais sur des machines dérivées de la série. Une singularité qui rejoint les aspirations de Michelin attaché au transfert de technologie.

Et si c’était l’endurance ?
Mais en matière de transfert de technologie, le Superbike n’est pas la seule piste que pourrait suivre Michelin. En effet, le championnat du monde d’endurance est actuellement en pleine mutation. Cette année on a vu les teams officiels dans la catégorie EWC rejoindre le manufacturier Bridgestone afin d’être sur un même pied d’égalité. Si la catégorie reine reste donc multimarque, on y retrouve Dunlop et Pirelli, ce n’est pas le cas en Superstock. Depuis plusieurs saisons Dunlop est le manufacturier unique de la catégorie. Une exclusivité qui ne nuit absolument pas au spectacle loin s’en faut et qui a suscité une réflexion vu le switch également opéré en catégorie reine de l’EWC. Pourquoi ne pas opter pour un manufacturier unique également dans cette dernière ?
Le montage existe déjà en endurance automobile ou Michelin s’occupe des hypercars là où ses concurrents fournissent les autres catégories.

L’idée fait son chemin et un appel d’offre devrait voir le jour rapidement. Si l’aspect marketing est évident pour Michelin, le manufacturier Clermontois devra néanmoins se montrer plus appliqué lors de l’éventuelle négociation. Bridgestone avec qui le français a déjà croisé le fer en MotoGP est déjà dans la place et n’entend certainement pas se faire voler ce leadership. Alors… ?