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Fabio Quartararo : défis, performances et avenir avec la Yamaha YZR-M1 en MotoGP

Fabio Quartararo

L’ancien roi du MotoGP, Fabio Quartararo, parle de la jambe qui balance, de la remontée de Yamaha, des points à améliorer sur la YZR-M1, de la façon dont il garde le sourire et de la raison pour laquelle il pense que Marc Marquez est le pilote le plus impressionnant du MotoGP. 

Fabio Quartararo n’a pas remporté de Grand-Prix depuis juillet 2022, mais le reste du plateau n’a aucun doute sur le fait qu’il reste l’un des pilotes les plus talentueux du MotoGP. Le champion du monde 2021 a réalisé une course extraordinaire au Mans, se frayant un chemin jusqu’à la sixième place et poussant sa Yamaha YZR-M1 au-delà de ses limites, avant de partir à la faute. Sa tâche la plus importante à l’heure actuelle est d’aider Yamaha à ramener la M1 en tête du peloton. Pour ce faire, il doit notamment adapter en permanence sa technique de pilotage à l’évolution de la moto.

Tu es très mobile sur la moto, surtout en avant et en arrière…

Il est important de se déplacer sur le côté de la moto, mais j’ai beaucoup appris au fil des ans, en particulier en 2020, lorsque j’ai dû m’adapter à beaucoup de choses sur la moto et que j’ai commencé à me placer plus à l’avant et plus à l’arrière, en fonction de l’endroit où je me trouvais sur le circuit. C’est particulièrement vrai au freinage, où je suis plus à l’arrière de la moto pour garder le pneu arrière au sol et avoir le plus d’adhérence possible. Et à l’accélération, j’essaie de mettre le plus de poids possible sur l’avant (pour réduire le wheeling). On me voit peut-être bouger plus que les autres parce que je suis assez grand, mais il y a vraiment des points sur notre moto où il faut faire plus attention, surtout à cause des wheelings.

Autrefois, les pilotes ne touchaient pratiquement pas au frein arrière, mais l’utilisation du pneu arrière pour freiner est désormais un élément très important du pilotage en MotoGP…

J’ai toujours beaucoup utilisé le frein arrière, mais maintenant c’est assez compliqué avec notre moto, parce qu’il faut trouver un équilibre entre la meilleure performance de freinage et la glisse et le blocage du pneu arrière. Quand on voit les KTM, elles peuvent vraiment se mettre en travers et s’arrêter très bien. Si vous mettez notre moto en travers, elle est super agressive et ne s’arrête pas, donc c’est assez difficile pour nous de gérer ce domaine par rapport aux autres. C’est un point sur lequel nous devons progresser.

Tu as l’air de balancer davantage la jambe pendant le freinage cette année.

Avec la jambe tendue, vous avez plus de résistance à l’air, ce qui vous aide à vous arrêter. Et le vent sur votre jambe vous aide aussi un peu à tourner la moto, parce qu’en ce moment nous avons du mal à pencher la moto. Avec nos faiblesses, je pense que j’ai amélioré mon pilotage, donc maintenant nous travaillons beaucoup pour être plus forts avec la moto. Toutes les choses que j’ai apprises nous aideront à améliorer les performances de notre machine.

Qu’est-ce qui a changé entre 2021 et 2023 ? Tu as remporté le titre en 2021, tu t’es battu pour le titre en 2022 et l’année dernière tu as terminé 10e.

En 2021, notre moto n’était déjà pas la meilleure. En 2022, nous n’avons rien changé, mais les autres ont progressé. La saison dernière, nous avons un peu amélioré le moteur, mais le châssis est devenu moins bon, alors que les autres se sont améliorés. Le plus grand changement, c’est qu’en 2021, nous avions beaucoup de potentiel, surtout sur un tour [Quartararo a signé cinq poles et dix premières lignes cette année-là, ndlr], puis je n’ai obtenu que deux poles en 2022 et l’année dernière, aucune pole et seulement deux premières lignes. Je pense que c’est surtout parce que les autres ont fait de grands pas et que nous sommes restés à la même place trop longtemps. Parfois, nous avons fait un pas en avant dans un domaine et un pas en arrière dans un autre. Les chronos montrent que nous n’avons pas progressé dans de nombreux domaines.

Hormis la puissance des autres motos, qu’est-ce qui les a rendues meilleures ? L’appui aérodynamique et l’adhérence ?

Les autres ont apporté des changements considérables au niveau du grip, du turning et en termes de wheelings. Maintenant, vous avez besoin d’un moteur puissant, non seulement pour la puissance, mais aussi pour la possibilité d’utiliser plus d’appui, parce que si vous n’avez pas un moteur puissant et que vous avez beaucoup d’appui, vous perdez plus que vous ne gagnez. L’année dernière, nous étions souvent à la limite de l’accélération avec le moteur, même avec peu d’appui, et si nous ajoutions plus d’appui, la moto était encore pire, donc nous ne pouvions pas le faire. De plus, la plupart des gens ne parlent que de grip à l’accélération, mais c’est aussi le grip que l’on peut générer au freinage. Le grip que vous avez lorsque vous vous arrêtez et celui dont vous avez besoin pour avoir la confiance nécessaire pour incliner la moto très rapidement dans le virage sont le point sur lequel je pense que nous devons vraiment nous améliorer parce que de la position droite à l’angle d’inclinaison maximum, nous sommes très lents. C’est une question d’adhérence, pas seulement d’appui. Nous essayons de comprendre.

Toutes les motos concurrentes sont des V4, tu ne peux donc pas utiliser les points forts de la M1 parce que tu es entouré de pilotes qui font quelque chose de vraiment différent et qui sont généralement sur ta trajectoire, alors est-ce que ta technique de pilotage a dû changer à cause de cela ?

Les gens me disent : “Ah, tu as travaillé avec la même marque pendant six ans, donc tu connais vraiment la moto”, mais la moto est complètement différente aujourd’hui. Mon pilotage a beaucoup évolué au cours de ces six années, et plus particulièrement cette année, car entre l’année dernière et cette année, j’ai dû changer complètement mon style de pilotage et l’équipe me demande toujours d’essayer de faire ceci ou cela. Il faut beaucoup s’adapter à la façon dont la moto fonctionne. Comme je l’ai dit, nous faisons un pas en avant dans un domaine et per- dons dans un autre, alors je dois m’adapter à cela.

Quel pilotage t’impressionne le plus ?

Marc [Marquez] et sa façon de piloter, même aujourd’hui, ont toujours été un exemple pour moi. Les gens disent qu’il ne gagne pas, mais il n’y a pas beaucoup de gens sur la Ducati 2023 qui sont aussi forts que lui. Pour moi, Marc est le plus rapide. Vous pouviez voir avec la Honda à quel point il poussait. C’est le gars qui m’impressionne le plus.

Retrouvez cette interview en intégralité dans le numéro 142 de Sport Bikes Magazine. Disponible à la commande sur notre boutique en ligne.

couverture Sport Bikes 142
Couverture du magazine Sport Bikes 142.

On marque des points ?

Team SB

Rédigé par Team SB

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